« Vu à la télé », avant-hier, une émouvante histoire. La saga de deux frères, manifestement fusionnels. Comment ils vécurent, comment il est mort. Ce que François doit à Philippe et inversement.
Il est des gens aux vies plus lisses, des parcours moins chaotiques. Pétris de tant de certitudes. Sans sombrer dans le voyeurisme et le pathos, le reportage évoque de manière retenue les deux personnages et décrit les développements et croisements de leurs destins, parfois éloignés (en apparence), souvent si proches… L’histoire d’un amour fraternel, tissé de tendresse et de pudeur, contée avec sobriété pas la réalisatrice, Ranwa Stephan et par Laurent Delahousse.
On est encore ému par le récit, 20 ans après la mort de Philippe. Et on ne peut s’empêcher de saluer le choix de François, le « survivant ». Etait-il aussi « torturé » que son frère, pour avoir abandonné la politique aussi soudainement ? Ou bien a-t’il fui la rumeur des affaires (Karachi, etc), certes non évoquées dans ce reportage ? Ce n’est pas l’impression que l’on retient… On découvre un Léotard enfin apaisé, qui a trouvé un grand détachement et une forme de sérénité dans l’écriture.
« Les Français n’aiment pas leurs hommes politiques » confie avec lucidité l’ancien Ministre de Chirac et Balladur, en toute fin d’émission. « Et sans doute est-ce mérité. »
En voilà au moins un qui a su se sortir de tout cela, quatre mois après le décès de son frère. Un signal et un message rédempteurs, selon lui. Dommage que certains politiciens n’aient pas eu la même sagesse, trop occupés qu’ils sont à se maintenir ou à revenir. Car c’est bien ce que l’on comprend en filigrane, dans les propos de François : la politique, parfois cela abîme… au moins autant que l’alcool ou la drogue.
R.I.P. Philippe Léotard, écrivain, acteur, chanteur… attachant et solaire.
>> Revoir l’émission « Un jour, un destin » de France 2 en replay : « Frères Léotard, à la vie à la mort »
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