La communication, moteur de la relance économique en 2021 ?

Ce jeudi 28 janvier, à l’initiative de l’Observatoire COM MEDIA et de quelques-uns de ses partenaires¹, avait lieu la 6ème édition des #Cheminsdelinnovation, un évènement digital alliant conférences inspirationnelles, workshops et rendez-vous de networking, accessibles sur inscription à tout représentant de notre filière marketing-com’.

Judicieusement placée sous le double signe de l’innovation et de la reprise économique – même si cette dernière tarde à se dessiner en Europe – cette journée débuta par une réflexion bienvenue sur le rôle de la communication dans la relance : une conférence animée par le Président de l’Observatoire, Dominique Scalia et quatre experts invités (Pascale Barillot, Nicolas Boudot, Marie-Laure Simonin Braun et Jean-Luc Chetrit²). L’occasion de revenir sur une année « noire » pour un certain nombre de secteurs et d’activités (évènementiel, presse et publicité notamment), mais aussi d’évoquer la transformation accélérée de nos métiers et les conditions d’une reprise « boostée » par la communication et les communicant.e.s.

De fait, tandis que la crise sanitaire n’en finit pas de jouer les prolongations et alors qu’un certain nombre d’entreprises ont d’ores et déjà prévu une réduction de leurs budgets marketing-com’ en 2021, le directeur général de l’Union des marques ne manqua pas de rappeler le rôle éminemment contributeur de nos métiers à l’activité économique…

Souvent envisagée à tort comme une dépense, voire un investissement sans retour, la communication doit être considérée au contraire comme un investissement, puisqu’un euro investi en communication génère pas moins de 7,84 euros de PIB, d’après les dernières études citées par Jean-Luc Chetrit.

Et même si le principe d’un crédit d’impôt pour les investissements en communication, soutenu par les associations professionnelles, n’a finalement pas été retenu dans le cadre du plan de relance de l’économie française, les intervenants de la conférence ne manquèrent pas d’ajouter qu’en temps de crise, les entreprises et marques qui savent investir et gagner des parts de marché, en ressortent renforcés et profitent bien plus rapidement des opportunités du redémarrage.

« CQFD », pourrait-on se contenter d’ajouter… si l’on voulait ne s’en tenir qu’aux effets de levier. Mais chacun le sait : la réalité est un brin plus complexe. Et pour profiter pleinement de la reprise, il faudra aussi et surtout tirer les leçons des mois écoulés et les enseignements d’une crise qui a fait durablement évoluer la communication, transformant nos métiers comme jamais.

C’est à ces sujets et à la meilleure façon de répondre aux enjeux des prochains mois en termes de marketing et de communication, que j’ai décidé de consacrer mon article du jour. Et au fil des semaines à venir, ce point de vue et les conditions de la relance seront également débattus et enrichis sur ce blog par de nombreux professionnels, dans le cadre d’interviews croisées.

… Alors en ce début 2021, soyons optimistes : ne lâchez rien et ne manquez pas les prochains articles du BrandNewsBlog !

Autant que faire se peut, je suis résolu à alimenter dans les semaines à venir ces thématiques #GoodMood, #GoodMove, qui me paraissent si importantes pour nos métiers et pour l’économie en général. Car si la confiance des acteurs économiques est bien un « capital immatériel intangible » fragile et souvent évanescent, nul doute qu’elle s’auto-entretient et est également « auto-réalisatrice ». Alors à nous de jouer, toutes et tous ensemble !

La crise en quelques chiffres…

Si nous avons tous été témoins des impacts de la crise sanitaire sur la filière communication, Jean-Luc Chetrit et l’Union des marques confirment que celle-ci a eu des impacts extrêmement divers, en fonction du secteur d’activité et des métiers considérés.

Ainsi, si les métiers de l’évènementiel, qui représentaient avant la crise près de 450 000 emplois directs et indirects, ont connu des baisses de chiffre d’affaire allant jusqu’à 80% en 2020 (et les professionnels redoutent encore en 2021 un recul d’au moins 50% par rapport à 2019), les secteurs de l’édition et du marketing direct auraient connu une baisse d’environ 30% de leur chiffre d’affaire annuel, tandis que la pub a « limité la casse » (- 20% en 2020) et que les investissements dans le digital ont été quasiment maintenus (- 5 %).

Qu’en sera-t-il en 2021 ? Difficile de le dire avec certitude, d’autant que je n’ai évoqué ci-dessus que les impacts les plus directs de la crise. Mais avec près de la moitié des entreprises qui envisagent d’ores et déjà des réductions de l’ordre de 10 à 15% de leurs budgets com’ et marketing par rapport à 2019, une chose est sûre : il faudra aux différents prestataires et agences du secteur une véritable capacité d’adaptation et une force de proposition décuplée pour séduire les annonceurs et continuer de travailler avec les marques.

Une communication transformée et « affutée » par la crise…

Qu’on le veuille ou non, en 2021 comme en 2020, il faudra donc aux agences comme aux annonceurs faire preuve de résilience, d’agilité et d’une créativité accrue, dans un contexte encore très incertain.

Tous mes interlocuteurs.trices, communicant.e.s et marketeurs.euses, me l’ont dit et répété l’an dernier : alors que la Covid-19 mettait sous pression toutes les entreprises et obligeait les professionnels à vivre en « mode crise » permanent, en adaptant sans cesse leurs messages, leurs dispositifs et leurs canaux de communication, ceux-ci ont également du faire preuve d’une imagination décuplée pour produire davantage de contenus pertinents à destination de leurs publics… sans dépenser davantage.

Ainsi, le « fait maison », les nouveaux formats digitaux frugaux et le « test & learn » ont servi à beaucoup de viatique, les dircom et leurs équipes réorientant au besoin les enveloppes initialement allouées à l’évènementiel vers des formats numériques, ou au bénéfice d’une communication d’influence démultipliée sur les réseaux sociaux, ainsi que le confirmait jeudi Nicolas Boudot, Directeur communication du Groupe Casino. « De fait, nous avons eu beaucoup moins recours aux imprimeurs et à l’édition traditionnelle, dont les budgets ont souvent fait l’objet d’une bascule vers le digital et les réseaux sociaux, avec cette contrainte qui était la nôtre de demeurer présents sur une multiplicité de canaux d’influence, car nos publics n’ont jamais été aussi morcelés qu’aujourd’hui. »

Pascale Barillot, Directrice de la communication de Pôle emploi, ne disait pas autre chose, reconnaissant quant à elle avoir porté une attention encore accrue à la maîtrise de ses budgets et au bon usage de l’argent public durant cette année 2020, alors que son institution a du communiquer sur les différentes mesures du plan de relance, et sur le dispositif #UnJeuneUneSolution, en particulier.

Pour autant, chacun de ces acteurs et la plupart des entreprises que j’ai pu interroger ont également mis un point d’honneur à régler « rubis sur l’ongle » leurs prestataires durant cette période, veillant à maintenir les grands équilibres budgétaires pour ne pas priver les médias et la presse de ressources publicitaires dont ils tirent leur subsistance au quotidien… Agilité et créativité donc, mais également responsabilité, auront été au menu des mois écoulés.

En termes de contenus et de discours, la crise aura aussi, quoiqu’on en dise, accéléré un certain nombre de transformations, dont toutes sont loin d’être négatives… Après des années d’inflation des contenus et discours ludiques et de « séduction », à l’attention des consommateurs, les communications interne et externe ont été logiquement recentrées autour de messages beaucoup plus directs, comme le rappelle Jean-Luc Chétrit.

Ainsi débarrassée de ses artifices cosmétiques, la communication est redevenue plus informative que jamais et s’est d’abord voulu utile, citoyenne, solidaire, démonstrative et sincère, précise encore le directeur général de l’Union des marques. Et ces tendances observées en 2020 devraient assurément perdurer en 2021…

Trois enjeux encore prédominants en 2021 : 1) informer, 2) maintenir et renforcer le lien avec les publics, 3) démontrer l’utilité de sa/ses marques

En préparant en fin d’année dernière la journée Tendances communication 2021, les directeurs et responsables communication que j’ai interrogés m’ont tous confirmé que l’information, le maintien du lien avec les parties prenantes (collaborateurs et clients en premier lieu), mais aussi la démonstration de l’utilité de la marque allaient demeurer leurs grands enjeux pour les premiers mois de 2021.

Dans un contexte encore très incertain, pas question de laisser se distendre la relation avec le consommateur, bien entendu. Pas question non plus de laisser une forme de démotivation ni le « Zoom fatigue syndrome » (fatigue du télétravailleur en bon français), s’installer parmi les collaborateurs à distance, ou ruiner les synergies avec les équipes en présentiel sur le terrain.

Alors, à budget constant voire en légère diminution, chacun de son côté a prévu de rivaliser d’imagination pour multiplier les occasions de contact (virtuelles le plus souvent), développer la proximité et l’engagement malgré la distanciation sociale, optimiser les rencontres et le travail en présentiel quand les collaborateurs se retrouvent sur site et les clients en points de vente.

Célébration des réussites communes (innovation, nouveau contrat, gain de nouveaux clients…), mobilisation autour de projets mobilisateurs (comme la nouvelle génération du TGV à venir en 2023, pour prendre l’exemple de SNCF Réseau) : les contenus et les messages, qu’ils soient internes ou externes, seront notamment recentrés sur des projections positives, des preuves, des objectifs concrets.

Investir malin, servir le business, se montrer responsables : 3 mots d’ordre pour la communication en 2021…

Si toute crise recèle son lot de risques, elle est aussi porteuse d’opportunités, aiment à rappeler les experts de la communication de crise.

Pour Marie-Laure Simonin Braun, Présidente des laboratoires Payot, qui aura réussi à maintenir globalement son chiffre d’affaires 2020 (baisse de – 6% à – 8% seulement sur certains produits), les mois écoulés auront justement permis de renforcer sa « part de voix » sur des canaux et dans des médias temporairement délaissés par les plus gros de ses concurrents… en ne misant pas tout sur le digital.

Ainsi, alors que la publicité presse ne représentait habituellement qu’une petite partie de son budget global de communication, qu’elle a veillé à ne pas amputer ces dernières mois, des offres commerciales très intéressantes et dont elle a su profiter ont offert à ses laboratoires une visibilité sans précédent, et un fort retour sur investissement.

Idem pour le média affichage, aux coûts inabordables pour ses laboratoires avant la crise, mais dont la dirigeante s’est mis à étudier les offres négociées et le retour sur investissement non négligeable : dans le nouveau paysage des médias et de la communication, son mix marketing a évolué et la crise aura permis à ce challenger de gagner en visibilité et en part de marché par rapport aux mastodontes de la cosmétiques, tout en repensant le contenu de sa plateforme de marque.

Viser la « proximité, l’efficacité, l’utilité et l’achat ou l’investissement malin » : c’est aussi le nouveau credo de cette année 2021 pour Pascale Barillot, Directrice de la communication de Pôle Emploi, et pour Nicolas Boudot, Directeur de la communication du Groupe Casino, qui insiste aussi et avant tout sur l’importance pour les communicants de recentrer leur travail et leurs inspirations sur la communication la plus opérationnelle, au service du business.

Une conclusion qui entre en parfaite résonance avec les recommandations données il y a quelques semaines par Marion Darrieutort, fondatrice du cabinet The Arcane, pour qui la crise a renforcé l’épaisseur et la crédibilité stratégique des marketeurs et des communicants, et continue d’offrir des perspectives intéressantes, « à condition toutefois qu’ils.elles continuent à développer leur triple ancrage à la fois dans la stratégie et le business de leur entreprise, mais également dans le champ sociétal » pour capter et servir les nouvelles aspirations des consom’acteurs et des collaborateurs.

…Une triple perspective avec laquelle je me sens parfaitement en phase et qui me rend plutôt optimiste pour l’avenir de nos métiers, je vous l’avoue. A nous professionnels, de nous retrousser les manches pour y parvenir.

 

 

Notes et légendes :

(1) Les Chemins de l’innovation #6 étaient organisés ce jeudi 28 janvier par l’Observatoire COM MEDIA , en partenariat avec la CCI Paris Ile-de-France, La Poste et un certains nombres d’autres partenaires publics et privés.

(2) Les invités de la première conférence inspirationnelle Les Chemins de l’innovation #6, sur la thématique « La communication, moteur de la relance », étaient respectivement Pascale Barillot, directrice de la communication de Pôle emploi ; Nicolas Boudot, directeur de la communication du Groupe Casino ; Marie-laure Simonin Braun, Présidente du laboratoire Payot Paris, et Jean-Luc Chétrit, directeur général de l’Union des marques.

 

Crédits photos et illustrations : 123RF, The BrandNewsBlog 2021, X, DR.

 

 

Marketeurs et communicants : 7 bonnes résolutions pour 2021 !

Après plusieurs longues semaines de trêve éditoriale sur le BrandNewsBlog (rien de tel qu’une bonne « digital detox » hivernale pour démarrer la nouvelle année avec appétit), je ne pouvais évidemment reprendre la souris sans vous présenter mes meilleurs voeux pour 2021…

Tout au long de l’année 2020, nous avons tous expérimenté – et parfois durement éprouvé – une crise sanitaire inédite, dont nous commençons seulement à entrevoir l’issue, avec l’arrivée des premières doses de vaccins et la perspective d’une future immunité collective contre les différentes variantes de la Covid-19.

Qui l’eût cru ? A part quelques austères Cassandre, bien peu d’entre nous auraient pu imaginer en janvier de l’an dernier que cette pandémie dure plus d’un an, et nous plonge au passage dans un marasme sans précédent. Et bien peu également, pour être plus optimiste, auraient parié au deuxième trimestre 2020 sur la mise au point et la livraison aussi rapides de l’antidote sensé enrayer les progrès du virus.

Pour les marketeurs.euses et communicant.e.s que nous sommes, comme pour bien d’autres professionnels, l’année fut rude et presque constamment « sous tension », au gré des vagues successives de la pandémie et des épisodes de confinement et de déconfinement… Et si un certain nombre d’entreprises ont été particulièrement touchées, au point de mettre durablement leur activité à l’arrêt et leur personnel en chômage partiel, d’autres ont au contraire du se réinventer dans l’urgence, s’organiser et communiquer pour assurer l’approvisionnement de leurs clients ou faire face à de nouveaux besoins.

« Tendue » donc, en « mode crise permanente », mais également « intense », « hyper productive », « créative » et « psychologiquement épuisante », aux dires des marketeurs et des communicants que j’ai pu interroger durant toute cette période, 2020 aura aussi participé, qu’on se le dise, à la revalorisation de la dimension stratégique de la communication, à commencer évidemment par la communication interne.

Sans cesse aux avant-postes, pour « informer, maintenir le lien avec leurs publics, mais aussi démontrer l’utilité de leur organisation et de leur marque… », les professionnels de la com’ et du marketing ont en effet fait preuve d’audace et d’agilité comme jamais, réinventant leur métier sous la contrainte et s’appropriant de nouveaux outils, osant aussi de nouvelles modalités de travail et de collaboration…

Et pour 2021, me direz-vous ? A quoi s’attendre ? Quels nouveaux enjeux, quelles tendances… et comment communiquer efficacement ?

Vous l’aurez deviné, c’est à ces sujets que j’entends bien consacrer mes articles dans les prochaines semaines. Mais en attendant, conformément à une tradition qui m’est chère sur ce blog, je ne saurai commencer l’année sans vous proposer ci-dessous quelques bonnes résolutions marketing-com’ de mon crû… A découvrir en deux temps, ce dimanche et jeudi prochain, pour alimenter vos propres réflexions, éveiller votre curiosité ou vous accompagner en ce début d’année, au choix !

Bonne lecture donc, et du fond du coeur, tous mes vœux aux marketeurs.euses, aux communicant.e.s et à tous mes lecteurs.trices, pour une année 2021 à la fois créative, innovante et plus sereine. Et que l’inspiration vous accompagne et nous aide collectivement à répondre aux enjeux de ce nouveau millésime !

>> BONNE RESOLUTION N°1 : le présentiel et la proximité tu chériras, dès que tu le pourras…

« Cultiver le lien », « maintenir le lien », « renforcer la relation » avec les collaborateurs, les clients et les autres parties prenantes, tout en étant parfois ensemble et le plus souvent à distance… Comme un leitmotiv entêtant, les entreprises et les communicant.e.s auront tout fait en 2020 pour conserver la connexion la plus vivace possible avec celles et ceux qui leurs étaient les plus chers.

Et qu’on le veuille ou non, cet objectif a minima du b.a.ba communicant demeurera encore un des enjeux essentiels de l’année 2021, tant que perdureront les contraintes sanitaires avec lesquelles nous composons déjà depuis des mois…

Oh certes, obligation et accélération de la transformation numérique aidant, nous avons pu surmonter certaines de ces contraintes en un temps record, de manière parfois assez remarquable. Et su exploiter au maximum les outils de visioconférence et autres nouvelles modalités de travail collaboratif, pour ne citer que ces exemples.

Mais ainsi que l’exprimait encore récemment Gilles Fichteberg, cofondateur et directeur de la création de l’agence Rosapark¹, il subsiste encore moult activités, y compris de communication, qui ne peuvent s’exercer de manière satisfaisante à distance, par les seuls canaux numériques. Partir humer l’air du temps ; écouter la vibration de l’époque quand rien ne vibre plus ; aller à la découverte d’une expo ; brainstormer efficacement ; cultiver le pas de côté et la disruption, ou bien l’art de la rencontre imprévue et de l’échange inopiné ; mobiliser et engager une équipe, des collaborateurs ; partager autour d’une stratégie…

La période que nous vivons aura certainement eu le mérite de faire émerger durablement de nouveaux standards, de nouvelles pratiques et outils, mais sans doute aussi n’en apprécieront nous que mieux, une fois la crise sanitaire passée, les opportunités du présentiel, l’utilité des échanges physiques, l’attrait de la rencontre in situ. 

Et je gage pour ma part que les dirigeants d’entreprise, les commerciaux, communicants et marketeurs sauront aussi soutenir la filière évènementielle, si durement touchée en 2020, dès lors que les salons et autres évènements professionnels pourront de nouveau être organisés sans risque…

Il en va certes de l’avenir d’un secteur entier, de l’emploi de dizaines de milliers de professionnels et de métiers dans lesquels la France a souvent excellé, mais aussi d’un levier de communication et d’engagement toujours précieux pour les entreprises, ne l’oublions pas !

Et si le digital a fait d’énorme progrès ces dernières années, sur le terrain même de la relation clients/utilisateurs, grâce à l’UX, aux technologies immersives et à l’intelligence artificielle notamment, n’oublions pas les bienfaits d’un regard connivent, le pouvoir de la rencontre et l’émulation collective qui manquent aujourd’hui si cruellement à nos étudiants privés d’amphi… pour ne citer qu’eux.

>> BONNE RESOLUTION N°2 : la culture tu n’oublieras pas, quelle que soit sa forme

Oh certes, grâce aux confinements successifs partout dans le monde, les plateformes de streaming ont fait un carton en 2020… et continueront assurément de progresser en 2021.

Netflix se targuait ainsi, aux dernières nouvelles, d’avoir gagné 25 millions de nouveaux abonnés au premier semestre (+ 15 millions au premier trimestre, + 10 millions au second), atteignant à fin septembre le chiffre faramineux de 195 millions d’abonnés. Et gageons qu’avec la seconde vague de l’épidémie, l’entreprise californienne aura dépassé au dernier trimestre les 200 millions d’abonnés payants.

Tirant lui aussi son épingle du jeu, le monde du livre a su faire bonne figure, malgré une année en dents de scie. Privés de sortie durant le premier confinement, 29% des Français auraient lu davantage de livres et près de 20% en auraient acheté plus que d’habitude, une tendance confirmée dès la réouverture des librairies puis soutenue au deuxième semestre, grâce au « click and collect » notamment et au boom des liseuses électroniques.

Mais que dire du cinéma, des musées, du théâtre, de l’opéra et du spectacle vivant en général, frappés de plein fouet, comme l’hôtellerie-restauration par des couvre-feux mortifères ? Des pans entiers de la culture sont aujourd’hui menacés, et attendent également notre soutien, après avoir déployé des trésors d’imagination et d’innovation pour rester accessibles et offrir le cas échéant une expérience en ligne à leurs publics, comme ont si bien su le faire un certain nombre de musées et de compagnies théâtrales, notamment.

Mais quid de la réouverture des cinémas, des hauts lieux de la gastronomie, et de ces autres lieux de vie et de divertissement populaires que sont les cafés, bars et boîtes de nuit ? Si je ne suis guère inquiet pour les terrasses où l’on aura toujours plaisir à se retrouver, il est plus que probable que de nombreux lieux et institutions du jour et de la nuit ne rouvrent jamais leurs portes, comme une Atlantide à jamais engloutie par la Covid-19 et la désertion des publics, prompts à trouver de nouvelles distractions.

Alors là aussi, de grâce, dès qu’ils rouvriront, volons au secours de ceux de ces lieux et institutions que nous préférons : ils auront bien besoin de nous ! Et aux dircoms et entreprises mécènes qui me lisent : sachons nous souvenir que culture et communication sont étroitement liées, et que la première ne peut souvent prospérer sans le soutien actif de la seconde et l’appui éclairé des entreprises… Il en va de pans entiers de notre patrimoine !

>> BONNE RESOLUTION N°3 : des fake news et des faux prophètes tu te défieras…

Pardon d’être plus grave que les années précédentes, dans ces premières bonnes résolutions 2021. Il se trouve qu’outre l’apparition de contraintes inédites, 2020 nous aura aussi apporté, à grande échelle, la confirmation de tendances de fond et d’un certain nombre de déviances, dont nous avions déjà constaté l’émergence, mais dont nous avons pu mesurer cette année tous les effets délétères et les dangers.

Théories du complot, fake news, instrumentalisation de l’information à des fins militantes ou politiques, manœuvres de déstabilisation : jamais autant qu’en 2020 les faits et chiffres n’auront été tordus et malmenés, au gré des intérêts et croyances des uns et des autres.

Dans ce contexte, « dire le vrai » de la manière la plus neutre et la plus factuelle, ou bien rétablir tout simplement la vérité, quand les fake news circulent 6 fois plus rapidement et plus loin que les vraies², relève tout simplement de la gageure… et devient à mon sens un des points d’attention critiques – je dirais même une co-responsabilité citoyenne – des journalistes et des communicant.e.s.

Comme beaucoup d’entre-vous en effet, j’ai notamment été frappé fin 2020 par le succès fulgurant du film complotiste « Hold-up », dont les ressort émotionnels ont été largement décryptés depuis sa sortie (notamment dans ce bon article du journal L’Echo). Surfant sur l’angoisse bien légitime générée par la pandémie de Covid-19, mais également sur l’incertitude et les informations contradictoires concernant le virus, l’incurie et les erreurs des gouvernements ainsi que les nombreux désaccords et controverses au sein de la communauté scientifique, les théories conspirationnistes et autres discours antivaccins ont prospéré sans réel contrepoint, ni contradicteurs réellement audibles, ainsi que l’analysait récemment Olivier Cimelière, dans ces deux articles successifs : « Pourquoi la communication reste le meilleur vaccin antivax » et « Crise du Covid-19 : la communication sanitaire est une clé de voute essentielle… mais pas improvisée ».

Hélas, trois fois hélas, par leurs désaccords et leurs incertitudes (certes compréhensibles), mais aussi du fait de guerres intestines et de quelques conflits d’ego, les représentants de la sphère scientifique et médicale furent loin d’être exemplaires…

Et, pour ne citer que lui, on ne peut être qu’être étonné de l’indulgence voire du soutien inconditionnel affiché encore aujourd’hui envers le professeur Raoult – aux affirmations pourtant maintes fois contredites par les faits – par ceux-là mêmes qui se montrèrent et se montrent toujours les plus intransigeants envers les erreurs (certes nombreuses ;) des autorités.

Comme quoi, être catalogué « anti-système » vaut tous les diplômes et tous les certificats de vertu, aux yeux de celles et ceux qui recherchent davantage dans les infos la confirmation de leurs propres opinions que la manifestation de la vérité en tout cas ;-)

>> BONNE RESOLUTION N°4 : Sur les mots et les maux de l’année 2020 tu te retourneras…

« Covid-19 », « pandémie », « virus », « confinement », « couvre-feu », « distanciation », « tests », « masques », « soignants », « hydroxychloroquine », « vaccins »… Evidemment, dans son génial palmarès des mots de l’année écoulée, dont je ne manque jamais de faire écho sur ce blog³, l’experte du langage Jeanne Bordeau a ménagé une large place au lexique issu de la crise sanitaire.

Dans cette année qui n’aura ressemblé à nulle autre autre, c’est en effet à une véritable avalanche de mots, et à l’irruption de milliers de mots nouveaux, qu’on a assisté dans notre vocabulaire et dans les médias, témoignant du caractère exceptionnel et de l’intensité d’une crise sans précédent.

Profondément impactées, parfois sens dessus-dessous, les sphères économique, politique et sociale, n’auront pas échappé à ce tsunami  lexical, lourd de l’incertitude, des tensions et des angoisses de l’époque. Ainsi, à côté des termes vedettes « plan de relance », « télétravail » ou « visioconférence », notre économie en berne aura été maladroitement divisée entre « activités essentielles » et « non  essentielles », tandis que la violence s’insinuait dans les champs sociétal et politique, avec la montée des « violences conjugales », la dénonciation des « violences policières » mais également des « casseurs » et des « black-blocks ».

La « haine en ligne », « l’insécurité » et « l’ensauvagement » auront été souvent évoqués, avec la résurgence des attentats à l’automne et de l’hydre du « terrorisme » et du « radicalisme », tandis que les « fake news » et autres « théories du complot » auront été omniprésentes, comme je le faisais remarquer dans la bonne résolution précédente.

Plus encourageants et agréables à l’oreille, les termes « verdir », « reverdir », « réparer », « vélo » et le néologisme « vélorution » témoignent quant à eux de la prise de conscience écologique de nos concitoyens, dans une année également placée sous le sceau de la « solidarité », des « élans solidaires », de « l’anti-racisme » et du mouvement Black Lives Matter…

On ne saurait aborder au mieux 2021 sans se replonger dans cette rétrospective lexicale 2020 particulièrement riche de sens, à réécouter avec bonheur dans l’interview ci-dessous, donnée par Jeanne Bordeau à Sud Radio…

>> BONNE RESOLUTION N°5 : L’esprit d’innovation et la volonté d’entreprendre tu conserveras

Lors de la dernière conférence « Tendances Communication », organisée fin novembre par l’institut Comundi et animée par votre serviteur*, nous avions eu la bonne idée de convier Marion Darrieutort, ex présidente de l’agence Elan Edelman et récente fondatrice du cabinet de conseil en communication The Arcane, pour notre keynote d’ouverture.

Invitée à s’exprimer sur l’année 2020, que j’ai qualifié d’emblée « d’année charnière », mais également sur les perspectives de l’année 2021 pour la filière marketing-com’, Marion nous insuffla à tous une grande bouffée d’énergie et d’optimisme. Nous démontrant d’abord en quoi la crise sanitaire et ses contraintes ont agi en quelque sorte comme un « wake-up call » salutaire pour notre filière, mise en demeure d’innover et se transformer pour faire face aux nouveaux enjeux, elle souligna les réussites et les progrès évidents accomplis ces derniers mois par les marketeurs.euses et communicant.e.s, qui ont su informer utilement leurs publics, trouver les canaux les plus adaptés voire de nouveaux outils, multiplier les formats pertinents, et apporter du sens tout en consolidant les liens dont je parlais en introduction…

Marion nous exhorta ensuite à l’audace et à la prise de risque, dont elle a elle-même su faire preuve en fin d’année 2020, en quittant une situation confortable et une agence reconnue, pour repartir de zéro et relever de nouveaux défis. Une décision et un choix personnels, certes, mais également dictés par ce qui lui est apparu comme un impératif au fil des mois et de la crise sanitaire : la nécessité de se réinventer, d’accompagner la transformation de nos métiers en en saisissant toutes les opportunités.

A ce titre, Marion insista sur l’importance de tirer tous les enseignements des mois écoulés : être plus que jamais à l’écoute d’un monde incertain ; demeurer agiles et frugaux, au besoin, pour rester connectés en temps réels aux besoins du business ; développer de nouvelles pratiques, plus vertueuses et éthiques ; et affirmer cette épaisseur et cet ancrage stratégiques de nos métiers, qui nous ont été reconnus plus que jamais pendant la crise, mais que nous devons conforter. Car c’est bien là que se trouve le salut de nos métiers : dans l’innovation et l’anticipation des grandes transformations de notre environnement et des besoins de nos publics.

>> BONNE RESOLUTION N°6 : A la découverte de nouveaux communicant.e.s et marketeurs.euses, mais également de nouvelles sources d’inspiration tu partiras

A défaut de pouvoir circuler complètement librement, de pouvoir nous réunir et d’échanger aussi souvent que nous le voudrions entre professionnels, garder le lien entre pairs et avec différentes sources d’inspiration demeure plus que jamais essentiel.

Comme je le fais chaque début d’année, je ne manquerai pas cette année encore de vous recommander la lecture de mes blogs préférés en communication et en marketing. Le blog du communicant d’Olivier Cimelière, Superception de Christophe Lachnitt (Superception) ou encore L’idée qui tue de Nicolas Bordas restent évidemment des références incontournables de qualité et de pertinence pour nos métiers.

Dans des thématiques et registres un peu différents, j’avais également mentionné l’an dernier La Saga des Audacieux de Mathilde Aubinaud, Mediaculture de Cyrille Franck, Le sens du client de Thierry Spencer ou encore l’excellent Management & RSE de Martin Richer, que je vous recommande de nouveau. Sans oublier les très bons blogs collectifs Les éclaireurs de la com’, We are com ou bien Siècle digital, pour ne citer que ce dernier dans les domaines du numérique et de la tech.

A ces précieuses ressources, on se doit d’ajouter quelques podcasts de référence : Superception, le rendez-vous bimensuel proposé par l’excellent Christophe Lachnitt en complément de ses articles de blog. Tous les podcasts disponibles à ce jour sont accessibles depuis cette page, et écoutables également sur toutes les grandes plateformes (Deezer, Spotify, iTunes, Overcast, Soundcloud…).

Sur le même concept d’interview d’un invité du marketing, de la com’, mais également d’entrepreneurs ou de patrons de la RSE, l’agence Bababam et Alice Vachet ont en 2019 lancé l’Empreinte, « un podcast qui s’intéresse à la révolution du sens » et se propose d’étudier comment les marques s’engagent et donnent du sens à leurs actions, en se montrant plus soucieuses que jamais de leur impact sur la société environnante… Toutes les interviews qui composent cette série, dont celles d’Eric Lemaire, de Frédéric Fougerat ou de Pierre Auberger sont accessibles sur cette page.

Enfin, pour achever ce tour d’horizon très parcellaire des podcasts marketing-com’, mais également tech et numérique, je citerai volontiers les émissions « Culture numérique » et « Futurs au pluriel » proposées par l’équipe de Siècle digital (> liens d’abonnement sur cette page) ; mais également les podcasts très réussis de Pierre-Philippe Cormeraie, Chief Digital Evangelist du groupe BPCE, sur les thème de la transformation digitale, de la com’ et du marketing notamment, à retrouver en live tous les matins à 7 heures 30 sur Twitter pour #BonjourPPC et une fois par semaine sur LinkedIn pour le #BrownBagLunchLive : un rendez-vous à ne pas manquer tous les lundi à 12 heures 30 !

Enfin, à celles et ceux qui rechercheraient des comptes référents de la communication et du marketing sur Twitter, je vous renvoie vers les listes de comptes que je n’ai pas manqué de proposer chaque début d’année sur ce blog, et dont la dernière édition en date est accessible ici : « 500 Twittos du marketing et de la communication à suivre en 2020 ».

Après 7 années consécutives d’actualisation et d’enrichissement ce cette shortlist qui n’en était plus vraiment une, j’ai annoncé l’an dernier que je ne produirai pas de nouvelle édition, en tout cas certainement pas cette année. Mais si vous faites partie des comptes mentionnés et que vous apercevez une erreur à corriger (compte supprimé, changement de nom ou de pseudo, changement de catégorie…), n’hésitez pas à me la signaler. Je m’efforcerai de la corriger dans les meilleurs délais dans l’article mis en lien ci-dessus.

>> BONNE RESOLUTION N°7 : Le BrandNewsBlog tu continueras de suivre en 2021 ;-) !

Bien que je n’ai pas publié très régulièrement ces derniers mois et que j’ai quelque peu disparu de la blogosphère au mois de décembre, je compte bien continuer à vous informer et à vous intéresser, avec de nouveaux sujets, en 2021.

Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, vous ne m’en voudrez pas de mentionner mon blog après les précieuses ressources que je viens de citer dans ma 6ème bonne résolution :)

Au programme des prochaines semaines et mois : un article sur l’évolution et les enjeux de la communication en 2021, des interviews bien sûr, un post approfondi sur l’univers du luxe… Je ne vous en dit pas plus : tout cela sera à découvrir très prochainement sur votre blog branding et communication !

Tous mes voeux encore à toutes et tous, et à très vite !

 

Notes et légendes :

(1) Gilles Fichteberg, co-fondateur de l’agence Rosapark, dans le cadre de son intervention « Crise sanitaire : une période qui nous pousse à être créatif ? » (Conférence d’actualité Tendances Communication du 24 novembre 2020)

(2) Etude 2017 du Medialab du MIT, menée par Sinan Aral, Deb Roy, Soroush Vosoghi, sur la base d’un corpus de 126 000 histoires partagées 4,5 millions de fois entre 2004 et 2017 sur les réseaux sociaux.

(3) Fresque des 1 000 mots de l’année 2020 – Rétrospective lexicale et artistique : une exposition exceptionnelle présentée par Jeanne Bordeau, le 14 janvier 2021 au campus Molitor.

* Conférence d’actualité « Tendances Communication » 2020, organisée par Comundi le 24 novembre 2020.

Crédits photos et illustrations : 123RF, The BrandNewsBlog 2021, X, DR.

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