La presse : instrument d’influence ou coûteux joujou pour les grands patrons ?

C’est encore le magazine Capital qui a mis les pieds dans le plat, il y a quelques semaines… En décortiquant la performance des titres de presse rachetés par de grands patrons français, l’hebdo du groupe Prisma Média arrive inexorablement à cette conclusion : non seulement les journaux en question s’avèrent des « danseuses » de plus en plus coûteuses à maintenir à flot, mais la contrepartie escomptée en termes d’influence n’est pas toujours à la hauteur des espérances initiales de leurs généreux mécènes, loin s’en faut…

Dans un tableau très visuel (voir ci-dessous), qui a le mérite de synthétiser la rentabilité et le degré d’influence prêté à chacun des titres concernés, on constate que les milliardaires qui ont réussi à redresser la situation financière de leur journal sont plutôt rares. Dans le même temps, avec l’érosion maintes fois signalée de l’influence de la presse écrite auprès du grand public et des autres parties prenantes, l’exposition et les bénéfices d’image escomptés semblent de plus en plus aléatoires et difficiles à mesurer.

Ce double constat n’empêche pas les nouveaux entrants de continuer à investir. Derniers arrivés dans le cercle des « chevaliers blancs », le trio Niel-Bergé-Pigasse ne fait pas vraiment mieux que ses prédécesseurs pour l’instant, en termes de méthode ni de résultats. Et l’avenir de certains titres de presse, chèrement acquis en leur temps, ne semble pas toujours des plus radieux.

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Evidemment, on m’objectera que la presse n’est pas un investissement comme un autre et qu’il faut se féliciter du soutien apporté par ces patrons à une noble cause J’en conviens bien évidemment. Mais, quoiqu’on en dise, nul altruisme dans leurs démarches, la motivation première de ces généreux bailleurs de fond tricolores demeurant l’influence et l’aura qu’ils escomptent tirer de leur investissement… Et il en va de même pour les mécènes de la presse à l’étranger.

Ainsi, alors que bon nombre d’observateurs s’extasiaient, il y a un peu plus d’un an, sur l’arrivée de Jeff Bezos au capital du Washington Post (dont on attendait moult idées et nouvelles perspectives de développement), force est de constater que là aussi, les résultats concrets de ce nouvel actionnariat se font attendre. De fait, il s’est surtout agi pour le patron d’Amazon d’améliorer son image et d’acquérir un levier d’influence, plutôt que de révolutionner le modèle de la presse écrite, hélas.

Rares sont en effet les hommes d’affaires à avoir apporté autre chose que leur argent, si ce n’est peut-être pour certains (manifestement pas la majorité) une certaine impulsion et une rigueur en matière de gestion… Et la presse écrite demeure sous perfusion, bon an, mal an.

Ainsi, malgré leurs moyens, on peut relever avec un brin d’ironie qu’aucun de nos magnats français (et ce quelles que soient les convictions qu’ils affichent) n’a jamais fait l’impasse sur les dotations versées au titre du soutien à la presse française… Chevaliers blancs, certes, et libéraux, assez souvent… mais pas au point de se passer d’un bon coup de pouce de l’Etat, tout de même ;-)

 

Source :

« Ils gèrent mieux leurs affaires que leurs journaux », Christophe David, Gilles Tanguy, Emmanuelle Andreani – Capital n°275

 Infographie : Guy Verny – Capital

 

100 marques méconnues qui font bouger la France…

Le mois dernier, le magazine Capital consacrait un dossier spécial aux nombreux atouts dont notre pays dispose pour espérer sortir enfin de la crise. L’hebdomadaire du groupe Prisma Média insistait en particulier sur la qualité reconnue de notre enseignement supérieur, sur le nombre important des créations d’entreprises, sur le dynamisme de nos start-up dans le domaine des hautes technologies… Et se félicitait de notre capacité d’exportation dans les domaines de l’agroalimentaire, de la gastronomie, du design, des arts visuels et de l’animation notamment.

Sur une carte de l’hexagone, Capital pointait par ailleurs, région par région, la centaine de PME sur lesquelles la France peut compter pour nous offrir un avenir un peu plus radieux…

Le BrandNewsBlog se devait de relayer l’initiative, ne serait-ce que pour saluer le dynamisme de ces marques dont on parle souvent assez peu et qui sont plus connues de leurs clients et prospects que du grand public. Car leur action et leur influence sur le terrain sont au moins aussi fortes que celles de nos fleurons du CAC40, en termes de croissance et d’emploi surtout.

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Des PME championnes mondiales ou championnes européennes sur leurs marchés respectifs…

Antalis (n°1 européen et n°3 mondial de la distribution papetière), Bongrain (un des leaders européens de la transformation de lait), Delachaux (champion planétaire de la production de chrome métal pour l’aéronautique et l’énergie), Ingénico (un des leaders des solutions de paiement), Manutan (leader européen de la distribution de fournitures industrielles), Parrot (pionnier des périphériques sans fil pour téléphone mobile), RAJA (plus gros distributeur d’emballages d’Europe), Vilmorin (acteur des semences potagères), Soufflet (plus gros transformateur de céréales de la planète), Manitou (leader des chariots élévateurs : voir la photo ci), Dodo (plus gros fabricant européen de couettes et d’oreillers)… Les entreprises tricolores qui sont leaders européennes ou mondiales dans leur spécialité sont plus nombreuses qu’on l’imagine. Et elles représentent souvent dans leur région d’origine des locomotives économiques et des employeurs de référence…

Un potentiel considérable en termes de croissance, d’emploi et de développement à l’international

Fortes de 250 à 5 000 salariés, ces marques distinguées par Capital sont de véritables pépites dans leur domaine d’activité. Comme Morpho (filiale de Safran), leader mondial de l’identification biométrique qui a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires de 1,5 milliards d’euros et est déjà présente dans 40 pays, elles ont su innover sur leur marché et se développer à l’international.

Beaucoup moins connues du grand public que les fleurons du CAC40, il arrive d’ailleurs que ces entreprises soient plus célèbres à l’étranger qu’en France, car elles sont souvent fortement exportatrices. Elles représenteraient en effet un tiers de notre PIB… et pas moins de 30 % de nos d’exportations !

Championnes de la croissance organique et de l’innovation, ces entreprises ont également su, quand il le fallait, procéder à des acquisitions ciblées à l’étranger. Comme le rappelait Capital, sur les 2 500 entreprises étrangères acquises par des entreprises françaises durant les cinq dernières années, seule une demi-douzaine ont coûté plus d’1 milliard d’euros. La grande majorité des acquisitions, au-delà de l’activisme de nos grands groupes du luxe et de l’agroalimentaire (Kering, LVMH, L’Oréal, Danone, Pernod-Ricard…) est l’oeuvre de ces PME, qui investissent à chaque fois quelques millions ou dizaines de millions d’euros dans leurs opérations de croissance externe.

Découvrez ci-dessous, avec toutes les informations correspondantes, la carte de ces 100 marques méconnues qui font bouger la France (cliquez sur l’image pour l’aggrandir dans son format maximal) :

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Source de l’article : « 100 PME méconnues… championnes du monde« , Nathalie Villard, Capital n°275 (août 2014)

Infographie : Magazine Capital, Guy Verny / adaptée pour les besoins du blog par TheBrandNewsBlog

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