15 experts de la com’ publique et territoriale à suivre sur Twitter…

Il y a un mois, je terminais la Saison 2 du BrandNewsBlog en vous livrant une shortlist de 20 directeurs communication hyperconnectés à suivre sur Twitter (voir ici et ). Pour bien démarrer la Saison 3 de votre branding blog favori, je vous propose en cette semaine de pré-rentrée une nouvelle sélection, concoctée avec tout autant de minutie : celle des experts de la communication publique et territoriale les plus actifs sur Twitter (et sur les autres réseaux et médias sociaux).

Ce faisant, je réponds à une remarque qui m’avait été faite en juillet, après la publication de ma liste de dircom’ connectés justement : pourquoi avais-je retenu aussi peu de communicants publics dans mes choix ? Je répare aujourd’hui cette petite injustice (il n’y en avait en effet que trois) d’autant plus volontiers que j’ai toujours été frappé par la présence en ligne et le dynamisme de cette communauté de professionnels, dont les échanges sont souvent passionnants…

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De fait, les quelques 25 000 professionnels de la communication publique et territoriale sont loin d’être des néophytes en matière de réseau. Depuis 28 ans, ils disposent notamment de leur propre association : le très entreprenant réseau Cap’Com (en voir ici la présentation), qui propose aussi bien des colloques et des rencontres professionnelles que des supports d’information récurrents, des bases documentaires et des formations, etc.

Sur Twitter, les hashtags de ralliement #colter, #compublique, #compol et #markterr vous permettront d’accéder en un clic à des résultats aussi riches que qualitatifs sur les thèmes de la communication publique, politique et du marketing territorial. Parmi les autres ressources à signaler, je mentionnerai également quelques blogs territoriaux incontournables, comme celui de Marc Thébault par exemple (en voir l’adresse et le lien ci-dessous).

… En priant mes lecteurs d’excuser cette petite redondance : j’ai évidemment repris dans cette shorlist les noms des 3 dircom’ publics que j’avais déjà cités en juillet, car ils me paraissent incontournables.

Pour ce qui est en revanche de la parité hommes-femmes à laquelle je suis habituellement si attaché, j’avoue qu’il m’a été bien difficile en l’occurrence de la respecter, les communicantes territoriales étant manifestement beaucoup plus discrètes que leurs collègues masculins sur les réseaux sociaux… Un travers à corriger à l’occasion d’une prochaine shortlist, assurément. A ce titre, n’hésitez pas à me signaler les expertes à suivre selon vous : je mentionnerai leurs comptes à la fin de la seconde partie de ce billet.

D’ici là, bonne découverte de ces 7 premiers Twittos…

> Benjamin Teitgen (@bteitgen)

teitgenJusqu’alors adjoint au directeur de la communication de la ville de Besançon et responsable de sa communication digitale, après avoir occupé différents postes au sein de cette même mairie, Benjamin a commencé sa carrière comme journaliste (à la Gazette des Communes notamment). Membre du Comité de pilotage de Cap’Com et blogueur (découvrir ici son site : actuellement en cours de maintenance), ce communicant dynamique est également très actif sur Twitter, plateforme sur laquelle il ne manque pas de partager les dernières tendances de la communication et du digital, mais également les initiatives de Besançon et de Rennes, collectivité qu’il devrait prochainement rejoindre. Auteur avec Franck Confino de l’ouvrage Stratégies numériques et community management des collectivités locales, Benjamin est également présent sur Facebook, Viadeo, Linkedin, Pinterest, Google +, Scoop.it et j’en passe… Bref: un communicant à découvrir sans tarder.

> Marc Thébault (@marcthebault)

1mFhtGme copieComment établir une liste de communicants territoriaux et publics sans citer Marc Thébault ? De même que je n’avais pas hésité une seconde à l’intégrer dans ma shortlist de dircom’ connectés au mois de juillet, je ne pouvais manquer de citer ici ce professionnel connu et largement reconnu par ses pairs. Directeur de la communication de la Communauté d’agglomération de Caen-la-mer, après avoir été Directeur du marketing territorial de la Communauté d’agglomération de Saint-Etienne, Dircom’ de Saint-Etienne et d’Issy-les-Moulineaux, Marc « mastérise » la communication digitale. Blogueur généreux sur son site « Pensées, humeurs et techniques de com » (le meilleur blog concernant la communication territoriale selon moi), ce communicant 2.0 me régale depuis des années de ses billets toujours bien fichus, pédagogiques et bien écrits, quand ce ne sont pas ses tweets qui m’inspirent. Hyperactif sur Twitter (près de 30 000 tweets et 8 000 followers) et ailleurs (Linkedin, Viadeo, Facebook…) cet auteur de nombreux ouvrages sur la com’ publique vaut assurément le détour !

> Albine Villeger (@AlbineVilleger)

villegerAujourd’hui responsable du marketing territorial et de la communication en développement économique auprès de la Communauté d’Agglomération Evry Centre Essonne, après avoir été Chargée de la communication et du développement au Conseil départemental du Finistère, Conseillère auprès du cabinet du Maire du XIX arrondissement de Paris et journaliste, Albine est une « super Twitta » qui ne manque rien de l’actualité dans les domaines du numérique et des médias sociaux, du marketing et de l’attractivité territoriale mais également en matière d’urbanisme, de service public et d’agriculture urbaine (rien que ça !). Bref, son compte Twitter constitue une ressource aussi variée que pertinente, sachant qu’elle ne manque pas de retweeter toutes les informations intéressantes de sa collectivité et son département bien sûr. Avec plus de 17 000 tweets à son actif à ce jour, on la retrouve aussi sur Linkedin, Viadeo, Facebook, Scoopnest, Google +, Tumblr (entre autres…).

> Laurent Riera (@LaurentRiera)

OI11-Ls7 copieDirecteur de la com’ de Rennes, ville et métropole, après avoir été Dircom’ d’Evry Centre Essonne, Laurent est ce qu’il convient d’appeler un communicant public accompli (et très sympa, ce qui ne gâte rien !). Adhérent de Cap’Com, le particulièrement dynamique réseau de la communication publique et territoriale, Laurent est un de ces digital transformers, particulièrement actifs sur les réseaux et médias sociaux et qui n’hésite pas à mettre en pratique la transformation numérique au quotidien dans sa collectivité. Une exemplarité contagieuse, qu’il propage dans le métier à l’instar de ces autres dircom’ publics éclairés que sont par exemple Xavier Crouan et Marc Thébault (également cités par ailleurs dans cette shorlist). Un éclaireur 2.0 à suivre sur Twitter, Linkedin, Facebook, G+… entre autres.

> Xavier Crouan (@xcrouan)

XavierCrouan_web copiePour ceux qui s’en souviennent, j’avais eu l’occasion d’interroger il y a quelques mois pour le BrandNewsBlog le très dynamique Directeur général de la communication de la Région Ile-de-France (revoir ici son interview croisée au sujet du branding des marques de territoire). Précédemment DG de l’information et de la communication de la Ville de Rennes, cet expert de la com’ publique est actif sur un grand nombre de plateformes : Twitter, Linkedin, Viadéo, Facebook, G+, Scoopnest… et également présent sur YouTube et DailyMotion. Régulièrement interviewé sur ses sujets de prédilection (Open Data,  Open innovation), il n’est jamais en reste d’une bonne information à partager sur la transition numérique, les Big data, le tourisme et la région IDF bien sûr !

> Cécile Ferrer Staroz (@_Falbala)

falbalaTwittos prolixe (avec près de 19 000 tweets au compteur, excusez du peu !), Cécile Ferrer Staroz est une journaliste territoriale hyperconnectée, qui travaille aujourd’hui pour le Conseil départemental du Finistère. Bretonne d’adoption et de coeur, comme elle ne manque pas de le souligner, son fil Twitter très éclectique et plein d’humour est à découvrir pour tous ceux qui s’intéressent à la Bretagne, au numérique, à la culture… et 1 000 autres sujets. Pas de doute : si les articles de Cécile sont aussi variés et intéressants, les publications du Conseil départemental du Finistère doivent valoir le détour. Une professionnelle de la communication publique et territoriale à retrouver également sur Facebook, son autre réseau de prédilection…

> Christophe Alaux (@christophealaux)

alauxMaître de conférence à l’université d’Aix-Marseille et Directeur de la Chaire Attractivité et Nouveau Marketing Territorial (A&NMT), Christophe Alaux est également directeur adjoint et directeur des études de l’Institut de Management Public et Gouvernance Territoriale (IMPGT) de cette même université. Successeur de l’excellent Joël Gayet à la tête de l’A&NMT (autre expert territorial incontournable : @joelgayet), il tweete marketing territorial, place branding, attractivité et développement économique et partage à ce titre les contenus très pointus produits par la Chaire ou par d’autres experts de référence. En réseau avec la plupart des communicants territoriaux mentionnés par cet article, Christophe Alaux figure comme Joël Gayet parmi les agitateurs d’idées et autres grands éclaireurs de cette discipline toute récente qu’est le marketing territorial. Auteur ou co-auteur de plusieurs ouvrages (avec Joël Gayet notamment), Christophe Alaux est également présent sur Linkedin et régulièrement interviewé.

>> Découvrez dès jeudi les 8 autres experts de la communication publique et territoriale 

15 blogs et ressources marketing / com’ pour bien commencer 2015…

2015

Quelle meilleure façon de vous souhaiter mes voeux et de commencer la nouvelle année sur ce blog ? Voici donc, en guise de starter 2015, une shortlist de ressources marketing / communication aussi utiles qu’inspirantes (en tout cas je l’espère), pour démarrer ce millésime par de saines lectures :-)

Pour les aficionados du BrandNewsBlog qui auraient encore en mémoire la liste de blogs que je recommandais l’an dernier*, vous retrouverez inévitablement ci-dessous quelques sites que j’ai déjà mentionnés. Ce sont mes « incontournables », en quelque sorte… Mais j’ai trouvé nécessaire et pertinent de renouveler ces premières suggestions, en ajoutant d’autres blogs qui méritent le détour ainsi que des adresses intéressantes pour les marketeurs et les brand managers notamment.

Comme je l’avais déjà indiqué l’an dernier, je précise qu’il s’agit là de choix subjectifs et que la liste reste « short », donc éminemment restrictive au regard du nombre de ressources en ligne dédiées à ces thématiques. Certaines vous seront déjà connues évidemment, d’autres moins… N’hésitez pas à me faire part de votre avis et à me signaler les URL indispensables à découvrir et que je n’aurais pas mentionnées (c’est tout l’intérêt de ce type de billet bien sûr ;-)

Et en attendant, je souhaite aux blogueurs et à mes lecteurs rien de moins qu’une année exceptionnelle, pleine de grands projets marketing et communication et de belles réussites. MAY THE BRAND BE WITH YOU!

11 blogs à découvrir ou redécouvrir…

 

>> Le Reputatio Lab (www.reputatiolab.com)

Pour ceux qui suivent le BrandNewsBlog, vous ne serez pas surpris de retrouver le blog de Nicolas Vanderbiest dans cette shortlist 2015. A plusieurs reprises durant l’année écoulée, j’ai eu l’occasion de citer cet excellent site ou de m’appuyer sur le travail de Nicolas, pour les besoins de certains de mes articles. Il faut dire aussi que j’avais omis de citer ce blog dans mon inventaire 2014*, car je ne le connaissais pas encore à l’époque (sa création remonte à juillet 2013). Erreur corrigée donc, avec mes plus chaudes recommandations de surcroît… Expert ès réputation, assistant et doctorant à l’Université Catholique de Louvain, Nicolas régale en effet depuis un an et demi les lecteurs du Reputatio Lab de ses analyses détaillées et sans concession touchant les crises 2.0 que traversent de plus en plus de marques, d’organisations ou de personnalités publiques. Méthodique et méticuleux, il décrypte avec talent (et souvent beaucoup d’humour) les mésaventures réputationnelles des uns et des autres, au fil d’une veille aiguisée et quasi exhaustive (lire en particulier ses « mémoires des crises 2.0 », qui recensent presque tous les cas survenus depuis 2004, soit une véritable mine d’informations !). Un blog incontournable donc…

NVB

>> Le blog du communicant (www.leblogducommunicant2-0.com)

Faut-il encore présenter le blog du communicant ? Constamment en pôle position du sélect classement actualisé tous les mois par Teads labs (dans la catégorie « Sciences de l’information »), ce site à la fois riche, régulièrement alimenté en articles de fond bien écrits et parfaitement documentés demeure une référence incontournable pour tous les communicants. Animé avec brio par Olivier Cimelière, un journaliste de formation qui a ensuite exercé durant plus de 20 ans d’importantes responsabilités au sein des équipes communication de Nestlé Waters, Ericsson, Google, Boehringer Ingelheim ou Ipsos, vous y trouverez aussi bien des analyses pointues sur les sujets d’actualité que des infographies ou chiffres clés sélectionnés avec soin. Une ressource précieuse donc, proposée par un expert qui se définit avant tout comme un passionné plutôt que comme un « gourou » de la com’ pétri de certitudes. Talent, humilité et constance sont donc les signatures du Blog du communicant et de son auteur : raison de plus de le découvrir rapidement si vous ne le connaissiez pas déjà, ou de vous abonner à sa newsletter pour être sûrs de ne manquer aucun de ses billets.

>> Le blog de Marc Thébault (www.thebaultmarc.expertpublic.fr)

Comme pour les experts que je citais ci-dessus, il m’est d’autant plus agréable de parler de Marc Thébault et de son blog, qu’il s’agit d’un communicant hors pair. C’est à dire un professionnel à la fois cultivé, sympa, humble et accessible, ce qui ne gâte rien ! Expert en communication publique (avec une majuscule à « Expert »), Marc est aujourd’hui Directeur de la communication de la communauté d’agglomération Caen la mer, après avoir été dircom’ des mairies d’Issy-les-Moulineaux et de Saint-Etienne, puis de Saint-Etienne Métropole. Auteur de plusieurs ouvrages de référence en matière de com’ publique et de marketing territorial, j’apprécie particulièrement son blog qui est à la fois généreux (car très riche et didactique) et réellement dédié à ses lecteurs. Comme je le signalais déjà l’an dernier, peu de blogueurs proposent ainsi un « guide de lecture » pour faciliter l’accès à leur contenu ou une bibliographie (« biblidéale ») aussi détaillée… Un vrai trésor pour étudiants en communication, futurs responsables de com’ publique ou communicants plus confirmés. Sachant qu’on retrouve également Marc sur Twitter (@marcthebault) où il est est très actif sur ses thématiques de prédilection : #markterr, #colter, #compol…

MTB

>> Diplomatie digitale (www.diplomatie-digitale.com)

Blog d’entreprise, animé par les consultants de l’équipe « Conseil en stratégies digitales » de l’ADIT, leader européen de l’intelligence stratégique, Diplomatie digitale s’est rapidement imposé dans la blogosphère comme une ressource digne de confiance, proposant des contenus de qualité touchant notamment les questions de réputation, d’influence numérique, de crise 2.0 et autres considérations liées au fonctionnement de l’écosystème digital. Comme beaucoup d’autres blogs pilotés par des consultants ou des agences, particulièrement dans ces domaines, Diplomatie digitale aurait pu tomber dans l’ornière de l’autopromotion et « l’évangélisation » aux méthodologies et solutions « maison ». De fait, il n’en est rien. Bien écrits et témoignant d’un niveau d’expertise et de réflexion supérieurs à la moyenne, les articles posent (et répondent) avec exigence à de vraies problématiques rencontrées par les professionnels. Sans oublier de traiter avec intelligence et conviction des sujets d’ouverture comme l’évolution des pratiques journalistiques et des médias, ou les résultats d’études publiées par d’autres entreprises ou institut. Bref : un site à la fois pointu, éclectique… et passionnant, à découvrir d’urgence si ce n’est déjà fait.

>> Superception (www.superception.fr)

Directeur de la communication du Groupe DCNS, après avoir exercé chez Alcatel et Microsoft, Christophe Lachnitt est un blogueur prolixe, inspiré… et infatigable. Passionné par les nouvelles technologies, le management, l’avenir de la presse, les neurosciences, l’alpinisme et les Etats-Unis (entre autres !), il délivre depuis des années, avec une régularité de métronome, au moins un article par jour sur l’une ou l’autre de ces thématiques… Ses articles, écrits dans un style fluide et efficace (et dont une bonne partie est aussi disponible en anglais sur son site), offrent toujours un angle original et matière à réflexion sur l’actualité et les sujets traités. Inspirants, Ils ont souvent été souvent repris par d’autres auteurs. Quant au concept de son blog, centré sur les enjeux de perception, et à sa conception du métier de communicant (dont j’avoue me sentir très proche), Christophe les explique très bien dans la rubrique « Convictions » de son site, qui vaut aussi le détour. De ces en,jeux de perception, d’ailleurs, Christophe ne s’éloigne jamais vraiment dans ses articles : une autre bonne raison d’aller voir ce qui se passe quotidiennement sur Superception.fr…

>> Le Sens du client (www.sensduclient.blogspot.fr)

Directeur associé de l’Académie du service, groupe de formation et de conseil aux entreprises en matière de service et de relation client, Thierry Spencer est lui aussi un blogueur confirmé. Il impulse et anime le Sens du client, « blog des professionnels de la relation client et du marketing client » depuis plus de 9 ans. Soit une belle longévité dans la blogosphère… Son site, encore trop méconnu à mon sens au vu de ses grands mérites, est une « petite perle » pour les marketeurs, communicants et tous ceux qui s’intéressent à la relation clients (ce qui aux dernières nouvelles devrait faire un lectorat potentiel très important ;-). Les sujets de prédilection de ce blog : attentes des consommateurs, recommandation et prescription, bonnes et mauvaises pratiques de la relation et l’expérience client, coups de cœur, coups de gueule et mises en perspective… Bref, des thématiques concrètes et opérationnelles abordées avec beaucoup de bon sens et de pragmatisme, d’autant que ce blog riche et intéressant s’appuie de surcroît sur les témoignages éclairants de nombreux professionnels. Le Sens du client a manifestement le souci du lecteur : c’est toujours bon signe!

TS

>> Le blog de Franck La Pinta (www.francklapinta.com)

Responsable de la Stratégie Digitale et de la Communication Externe RH chez Société Générale, Franck La Pinta traite sur son blog de marque employeur, recrutement et présence numérique des entreprises, mais également de communication au sens large. Le « marketing RH » dont il nous livre les secrets et auquel il a consacré un bon ouvrage fin 2013**, n’a rien à envier, en termes de complexité des enjeux et des objectifs, aux disciplines plus traditionnelles de la mercatique, dont je viens de parler ci-dessus. Dans le champ des ressources humaines, il s’agit en effet de saisir les opportunités offertes par le digital et les médias sociaux pour renforcer l’attractivité des employeurs, donner du sens à leur « marque », favoriser le bien-être et la motivation des collaborateurs en faisant évoluer, au bénéfice de tous, le « contrat social » qui lie les uns aux autres. Pour ce qui est du ton du blog, cerise sur le gâteau, les articles sont souvent « décalés » et incisifs. Et dans ses convictions ou courroux, l’auteur vise juste ! Bref, un régal de lecture et une ressource à découvrir urgemment si ce n’est déjà fait !

>> Siècle digital (www.siecledigital.fr)

Co-fondé il y a 2 ans à peine par Valentin Blanchot et Arnaud Verchère, deux étudiants en communication et création numérique qui ont de la suite dans les idées, le blog collaboratif Siècle digital est déjà une référence auprès d’un grand nombre de professionnels du marketing, de la communication et du digital. Comme en témoigne son classement parmi les tous premiers blogs de la catégorie « marketing » du palmarès Teads labs, sa progression en termes d’audience et d’interaction est d’ailleurs assez spectaculaire. Et repose sur une recette et une approche sensiblement différentes des blogs mentionnés ci-dessus : à savoir, le recours à une large équipe de consultants (professionnels expérimentés et étudiants) et une volonté de se positionner comme un média de référence du secteur, en monétisant l’audience du blog et en attirant de nouveau rédacteurs bénévoles intéressés par cette audience. A ce titre, nul doute pour moi que le Siècle devrait encore progresser et s’affirmer rapidement comme un hub d’information crédible parmi les sites professionnels qui complètent ma liste. Creuset de culture geek et digitale, le blog traite de sujets extrêmement variés (publicité, innovation, nouvelles technologies, tendances consos…), et regorge d’actus et d’informations utiles pour les marketeurs et communicants. Une ressource incontournable donc, d’autant que côté rédaction la qualité est également au rendez-vous…

>> My Digital Luxury Galaxy (www.mydigitalluxurygalaxy.com)

Né quasiment en même temps que le Reputatio Lab, Siècle digital et le BrandNewsBlog (durant l’été 2013 en l’occurrence), My Digital Luxury Galaxy est le rejeton numérique de Raphaël Malka et Stéphanie Mézin, tous deux diplômés d’un Master en Marketing International du Luxe à l’ISTEC (Ecole Supérieure de Commerce et de Marketing). Piloté à 4 mains (et même davantage, depuis que les co-fondateurs ont ouvert leur blog aux contributions d’autres étudiants), cet astronef bien fichu traite quasi-exclusivement de la stratégie digitale et de la présence numérique et « sociale » des marques de luxe. Il faut dire que la plupart de ces marques sont particulièrement actives voire ont été des précurseurs dans ces domaines. Ainsi, sur mydigitalluxurygalaxy.com, les expériences digitales les plus récentes proposées par les grandes marques françaises ou étrangères sont décortiquées par le menu. Avec de belles trouvailles et une parfaite maîtrise des codes et de la culture digitale, cela va sans dire. N’hésitez pas à y aller voir : ce blog tient ses promesses et vous fera voyager « avec style ».

MDLG

>> Branding the city (www.brandingthecity.com)

Quoique moins régulièrement alimenté que les autres blogs de cette sélection, le site de Boris Meynadier n’en est pas moins intéressant, en particulier pour les brand managers et les communicants territoriaux. Docteur en sciences de gestion et expert en marketing territorial, l’auteur dédie en effet ce blog (au titre explicite) aux marques de territoire et aux problématiques de nation branding et de city branding notamment. Reprenant des articles publiés dans différents magazines, panachés avec des billets d’analyse et des rappels théoriques, ce site donne un alléchant aperçu des questions que soulèvent ces branding bien spécifiques. « Formation des imaginaires » des territoires, storytelling de la ville, gestion du développement urbain… les angles sont variés et le contenu, de qualité, ne demanderait qu’à être étoffé… J’en profite justement pour passer le message à son auteur, convaincu que sur la base d’une aussi belle thématique, il y aurait encore tant à dire… et un superbe blog à renforcer et faire encore mieux connaître.

>> Straight Talk with Nigel Hollis (www.millwardbrown.com/global-navigation/blogs/straight-talk)

Seul site anglophone de ma liste, le blog de Nigel Hollis, vice-président exécutif de Millward Brown***, mérite a minima une visite découverte si vous ne le connaissez pas encore. Et promis, une fois testé, vous devriez vous aussi l’adopter et l’ajouter à vos favoris car il est plutôt bien fait et addictif. Très régulièrement alimenté par son auteur, qui n’hésite jamais à y exprimer son opinion et ne tombe pas dans le piège du site « corporate » politiquement correct, il traite principalement de marques et de branding évidemment (domaines de prédilection de Millward Brown), mais avec des angles et approches suffisamment variées pour ne jamais se répéter. Ainsi, l’analyse de situations concrètes, directement tirées de l’actualité des plus grandes marques mondiales le dispute au décryptage des dernières études et analyse de l’agence ou d’autres acteurs du marché. Les considérations sur les médias ou la publicité complètent un spectre éditorial éclectique, mais avec le même leitmotiv à chaque fois : pousser le lecteur à la réflexion. Bien vu et utile !

4 autres ressources toujours utiles…

 

>> INfluencia (www.influencia.net)

A côté des incontournables blockbusters déjà largement connus de tous : e-marketing.frstratégies.frcbnews.frculturepub.fr et autre lsa-conso.fr (parmi ceux-ci, je dois avouer que je retourne le plus souvent vers le premier et le dernier, pour la qualité et la variété de leurs contenus gratuits), je ne peux m’empêcher de recommander encore plus chaudement le site de la « revue de la communication et des tendances » : INfluencia.netSur cette version en ligne du magazine papier du même nom, on trouve des ressources et contenus aussi précieux qu’insoupçonnés, à découvrir d’urgence, comme ces passionnants décryptages de « lieux de marque » proposés par Daniel Bô, P-DG de l’institut QualiQuanti, en partenariat avec Ideeslocales.fr (=> rubriques « Local » du site INfluencia). Ou encore, dans la rubrique « Brand culture », ces analyses pointues de culture de marques réalisées par le sémiologie Odilon Cabat et le même Daniel Bô. Ajoutées aux autres « fulgurances » analytiques accessibles gratuitement sur ce site, comme les visions du futur proposées par l’agence FutureBrand (rubrique « Dans le futur »), cela fait une palanquée de bonnes raisons de se balader régulièrement dans ces pages. Alors faites comme moi : vous vous régalerez.

>> Prodimarques (www.prodimarques.com)

Formidable ressource en ligne pour tous les passionnés de branding et de marques, le site de l’association Prodimarques**** offre aux étudiants et professionnels de très nombreux contenus de grande qualité. Outre le menu consacré aux statuts et objectifs de l’association, l’onglet suivant « Les marques » propose des rappels bienvenus sur ce que sont les marques, leur histoire, leur rôle économique, leur valeur ainsi qu’une bibliographie (certes pas suffisamment à jour, mais déjà bien fournie)… Plus intéressant encore, à partir des 3 menus suivants : « Revue des marques » / « Sagas des marques » / « Dossiers thématiques », il est possible d’accéder aux contenus de l’excellente Revue de marques, une publication trimestrielle par ailleurs vendue en kiosque. Seuls les articles des deux derniers numéros sont proposés en accès payant, ce qui laisse aux étudiants largement de quoi trouver des sujets pour leurs rapports ou les informations qui leur manque. Encore un site incontournable et dont il serait illusoire de penser faire te tour en une soirée ou un week-end, tant il est riche !

PDM

>> Offre média (www.offremedia.com)

En dehors des actus médias fréquemment rafraîchies et disponibles via la rubrique « Newsletter 100 % média », je suis particulièrement fan, sur ce site très bien conçu, de la rubrique « Chiffres et études », également accessible depuis la home page et dont je n’ai pas trouvé d’équivalent ailleurs… L’intérêt de la rubrique en question, me direz-vous ? Consolider au jour le jour, en l’espace d’une fenêtre et de quelques liens, l’essentiel des études publiées par les différents instituts et organismes, que ce soit sur la thématique des médias ou bien sur les nouvelles technologies, les attentes des consommateurs… ou la démographie. Un fil à mes yeux précieux, car il n’y a pas beaucoup à jeter dans les informations transmises par Offre média. Et pour simplifier la vie du lecteur, chaque étude est accompagné d’un résumé efficace qui permet le cas échéant de ne pas « se palucher » l’intégralité des résultats ou des rapports par ailleurs accessibles en lien. On me dira sans doute que ce type de fil existe ailleurs… Pour ma part, je n’en avais pas encore trouvé d’aussi intéressant et pratique, quotidiennement mis à jour qui plus est… C’est à mon sens une raison suffisante pour bookmarquer rapidement ce site, excellent par ailleurs.

>> Chaire « Marques et valeurs » (www.chaire.marquesetvaleurs.org)

Site web de la Chaire « Marques et valeurs » de l’IAE de Paris, on retrouve sur ce site animé par les professeurs et maîtres de conférences eux-même toute l’actualité de la Chaire et l’avancement de leurs travaux, généralement aussi brillants que passionnants. Au-delà de l’équipe de choc constitué par ces universitaires de haute volée, dont le site donne la liste (=> rubrique « Equipe ») et que vous pouvez retrouver pour la plupart sur les réseaux sociaux (notamment Twitter), la lettre d’information, le fil RSS ou les vidéos fournissent également des infos intéressantes, de même que le blog ou les paroles d’experts. Auteur fin 2013 de l’excellent ouvrage « Management transversal de la marque », que j’ai commenté en son temps ici, ce collectif de chercheurs et d’enseignants déborde de projets ambitieux, soutenus par un certain nombre d’entreprises et d’institutions (dont on retrouve la liste dans l’onglet « Partenaires »). Bref, un site et des experts à suivre sans réserve et sans modération : comme le dit la formule, on peut y aller les yeux fermés ! :-)

Notes et légendes : 

* « 10 blogs marketing / communication » pour bien commencer 2014″, via le BrandNewsBlog – 5 janvier 2014 

** « Le marketing RH : digital, marque employeur et médias sociaux », par Franck La Pinta et Vincent Berthelot aux Editions Focus RH, octobre 2013.

*** Millward Brown est une société d’études internationale, reconnue pour son expertise dans les domaines du marketing, de la communication et des médias. Elle réalise et publie de nombreux travaux de référence sur les marques (dont un classement annuel internationalement reconnu dont j’ai déjà parlé sur ce blog : le « BrandZ Top 100 Global Brands »).

**** Prodimarques : cette association rassemble plus de soixante-dix groupes de fabricants de marques de produits de grande consommation, alimentaires et non alimentaires, parmi les plus importants en France et dans le monde. Elle édite le site Prodimarques.com et le magazine trimestriel « La Revue des marques ».

 

Crédits photos : 123RF, TheBrandNewsBlog

L’interview croisée du BrandNewsBlog : Où en sont les MARQUES DE TERRITOIRE ?

Sujet passionnant s’il en est, le développement de marques de territoire répond à des enjeux souvent multiples.

Qu’il s’agisse de développer l’attractivité d’un pays (nation branding), d’une région, d’une ville, d’un site ou d’un lieu-dit (place branding) ; d’en infléchir l’image ; de se démarquer de territoires potentiellement « concurrents » tout en mobilisant sous une même bannière les énergies d’acteurs différents… voire de courir tous ces lièvres en mêmes temps, le branding s’est depuis longtemps imposé comme une discipline majeure du marketing territorial.

Au point que les marques de territoire ont fleuri aux quatre coins du monde et dans tout l’hexagone ces 15 dernières années. Suscitant le plus souvent l’adhésion et l’enthousiasme, mais aussi, de temps en temps, les critiques, l’indifférence ou le rejet.

Pour aborder le sujet par le bon bout et nous dire où en sont aujourd’hui les marques de territoire, je me suis naturellement tourné vers deux éminents spécialistes de la com’ et du marketing territorial : Marc Thébault* et Xavier Crouan**.

Invités de marque du BrandNewsBlog, qu’il me soit ici permis de les remercier pour nos échanges et pour leurs lumières sur le sujet…

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Le BrandNewsBlog : Pourriez-vous tout d’abord nous rappeler ce qu’est une marque de territoire et en quoi elle se distingue des autres marques que nous connaissons, à commencer par les marques commerciales ?

M. Thébault : Une marque de territoire peut être considérée, concrètement d’abord, comme le signe, verbal le plus souvent, qui est la représentation d’un territoire donné, comprenant une charge variable de culture, d’histoires, d’êtres humains, de projets et d’ambition. En cela, la logique de sa construction, puis son utilisation, n’est sans doute pas très éloignée de celle des marques privées. En revanche, une marque de territoire est également, sur le plan symbolique cette fois, l’étendard dont se dote tous les acteurs d’un territoire qui sont volontaires pour signifier leur accord et leur désir d’agir ensemble et de faire front commun. C’est dans ce deuxième aspect que réside une des particularités d’une démarche territoriale : l’aspect collectif. Enfin, pour ces deux champs, l’enjeu n’est pas de construire de toutes pièces un univers artificiel et « storytellé », mais plutôt de révéler ce qu’est réellement le territoire. Et cela est résolument différent des démarches du secteur marchand qui, elles, consistent le plus souvent à inventer artificiellement une histoire, une culture et des valeurs pour tenter de doter la marque commerciale d’une personnalité, d’un visage humain.

X. Crouan : Une marque de territoire est en effet le récit collectif et partagé d’un espace social, qu’il soit représenté par une géographie, une histoire, un bassin économique, une identité ou des valeurs. C’est cette  double dimension collective et partagée sur une base sociale qui fait toute la différence avec les autres marques. Ce n’est que sur ce terreau social qu’une marque de territoire peut exister. Ensuite viendront les objectifs que l’on assignera à cette marque de territoire. Puis le temps pour raconter une histoire, un territoire, un imaginaire, des valeurs…

Le BrandNewsBlog : Le branding territorial semble être devenu une spécialité à part entière. Peut-on considérer que c’est toujours une des disciplines du marketing territorial, ou bien les spécificités des marques de territoire en font-elle un sujet à traiter à part ?

M. Thébault : Les pratiques de marketing territorial sont récentes mais elles ont déjà fait l’objet de beaucoup d’analyses. Ainsi, le branding, qui était considéré il y a peu comme l’aboutissement obligatoire de toute démarche, devient aujourd’hui plus optionnel. En somme, on a d’abord eu tendance à réduire le marketing territorial à la création d’une marque. Aujourd’hui, si la marque territoriale est toujours une des options possibles, tout le monde (ou presque) a pris conscience qu’elle n’est ni la seule, ni l’ultime. En effet, oublier les approches complémentaires du marketing émotionnel, expérientiel ou celles du marketing des services (ou la « servuction »), pour ne citer que ceux-là, c’est réduire la marque à un effet de style, vide de tout contenu. Néanmoins, à partir du moment où un territoire aura fait le choix de se doter d’une marque, cette dernière devra bien être au service de la démarche globale. Et non l’inverse, bien sûr. Le branding est donc partie prenante du marketing territorial, il ne peut être traité à part.

X. Crouan : L’enjeu essentiel d’une marque territoriale ne repose pas sur les techniques ou outils qu’il sera nécessaire de développer, de déployer. L’enjeu est l’appropriation par le ou les collectifs constituant ce territoire. La priorité est d’animer, d’incarner, de faire vivre cette marque d’abord auprès de ses ambassadeurs. Le « Brand content » est consubstantiel à une marque de territoire puisqu’il en est le récit. Ce n’est donc pas un artifice marketing mais bien l’essence même de la marque de territoire.

Le BrandNewsBlog : Leurs détracteurs présentent souvent les démarches de création de marques de territoire comme des approches « gadget » (au mieux), ou comme le ruineux caprice d’élus qui chercheraient à faire parler d’eux… En quoi la création puis la promotion d’une marque vous paraissent-elles légitimes, voire indispensables pour une ville ou une région ? Quel est l’intérêt de telles démarches pour un territoire et ses habitants ?

M. Thébault : Ces détracteurs ont parfois raison, le marketing territorial, comme la communication publique avant lui, a pu émerger parfois sans fondements réels, juste en se faisant happer par une tendance du moment. Le suivisme n’est, hélas, pas rare dans les collectivités. Pour autant, à partir du moment où l’on a pris conscience qu’un territoire est plus qu’une institution isolée, que son développement (économique, touristique, humain, etc …) passe par le fait de vouloir conquérir des marchés ou des parts de marchés (ou de consolider celles qu’il possède déjà), qu’il y a d’autres territoires qui risquent d’avoir les mêmes velléités que lui, qu’il a donc tout intérêt, d’une part, à avancer sur tout ce qui le rend vraiment visible, lisible et unique et, d’autre part, à développer en intramuros une base interne solide et prête à porter les projets et à partager les mêmes valeurs et les mêmes arguments, alors on a les clefs de la légitimité. Vous le constatez, ces clefs sont nombreuses et parfois complexes à manier. Ce qui explique que certains ont pu faire le choix de n’en n’utiliser qu’une partie. Ce qui, évidemment, ne sert à rien, sinon à alimenter les arguments des opposants à de telles approches.

X. Crouan : La marque de territoire est une nécessité pour fédérer les acteurs de ce territoire autour de valeurs partagées, autour d’un récit commun. Mais tous les territoires ne peuvent, ne doivent créer une marque de territoire. Il existe des périmètres d’intervention qui sont plus pertinents que d’autres pour de multiples raisons. La pertinence d’une marque se mesure aussi au regard des publics à qui l’on s’adresse. Versailles est certainement légitime de s’adresser aux touristes chinois, ce qui n’est pas le cas d’une ville comme Evry. Cependant, les touristes chinois ne venant pas en France que pour visiter Versailles, cette démarche doit se faire dans le cadre d’une communication plus large, tant sur le concept d’un parcours francilien voire français que du fait des moyens financiers à déployer. En revanche, la forêt de Fontainebleau est sans doute plus légitime de s’adresser aux Franciliens qu’aux chinois. Les détracteurs ont donc raison de critiquer dès lors que la légitimité n’est pas clairement établie et assumée.

Le BrandNewsBlog : Faute de taille critique ou peut-être de moyens financiers, certaines marques de territoires semblent néanmoins avoir du mal à percer, ou font carrément un « flop »… Au point qu’on peut se demander s’il était bien légitime de les lancer. Quels sont (s’il y en a) les conditions et le « périmètre » pertinents à partir desquels on peut envisager la création d’une marque de territoire ?

M. Thébault : Quand on raisonne avec certains schémas qui ont pourtant montré leurs limites, à savoir « faire des coups »,  de com’ ou de pub, il y a de fortes chances que l’on aille dans le mur. Ici, peu importe la taille du territoire et peu importe son périmètre, l’échec est garanti si l’action n’est pas inscrite à la fois dans le temps et à la fois dans une démarche globale. A savoir, au minimum : études préalables, analyse de la concurrence, détection des besoins des cibles, définition de ses atouts propres, construction de son argumentaire au service de son offre et teinté de l’identité territoriale, mobilisation de partenaires, etc. Et, bien sûr, mobilisation de moyens humains et financiers. Pour ces moyens, pas de « minimum », mais une définition proportionnelle aux moyens globaux du territoire et adaptée aux les objectifs fixés. Regardez en particulier ce que fait depuis plusieurs années Brive et son programme « Réveillez le Gaillard qui est en vous ». Une marque doit toujours être envisagée comme le signe concret des capitaux d’un territoire, qu’il s’agisse du capital rationnel et matériel ou du capital irrationnel et immatériel. Et ces deux capitaux, tous les territoires en ont, logiquement, qu’elle que soit leur taille. Principalement le capital « social ». Mais ils n’en n’ont pas toujours conscience.

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X. Crouan : Comment va-t-on faire vivre cette marque dans le temps et l’espace ? Les moyens attribués à cette marque sont et seront-ils en adéquation avec les objectifs assignés ? C’est à ces questions que les promoteurs de la marque doivent répondre avant de se lancer dans un tel chantier car une marque de territoire doit être considérée comme un investissement. La légitimité d’une marque de territoire repose aussi sur la mesure de ce retour sur investissement. Elle doit pouvoir être évaluée au regard des objectifs fixés, que ce soit sur le plan qualitatif comme l’image du territoire, sa perception auprès des cibles recherchées, ou sur le plan quantitatif à travers des évaluations du nombre de visiteurs, du nombre de touristes, du montant des achats ou des niveaux d’investissement.

Le BrandNewsBlog : On a aussi l’impression que le développement et la pérennité de telles marques sont très conditionnés par l’entente préalable des principaux acteurs du territoire… et par le maintien dans leur siège du/des élus qui ont lancé le projet. La dimension politique des marques de territoire est-elle indépassable ? Et à ce sujet, les dernières élections municipales ont-elles été à votre connaissance l’occasion pour certains nouveaux élus d’abandonner ou geler les démarches engagées par leurs prédécesseurs ?

M. Thébault : Oui, le marketing territorial est bien au service d’un territoire dans son ensemble. Donc pas exclusivement au service d’une institution seule. Encore moins au service des élus de cette institution. Ou alors il y a détournement malsain de la démarche. Et c’est peut-être ce que certains nouveaux élus ont dénoncé et je pense, évidemment, au premier décès d’une marque territoriale en France, survenu en avril 2014, celle de « Montpellier Unlimited », après l’élection d’un nouveau maire et nouveau président d’agglomération. Maintenant, si la démarche est bien construite et a déjà porté quelques fruits (d’où, soit dit en passant, l’impérieuse nécessité de se donner des objectifs mesurables et évaluables),  une nouvelle équipe peut estimer pertinent de conserver la dynamique lancée par ses prédécesseurs. Principalement si on lui explique la nécessaire notion de temps à laisser à la démarche. Lorsque Saint-Etienne a basculé en 2008, les nouveaux élus n’ont absolument pas fait machine arrière sur le positionnement « design » que la ville a souhaité occuper depuis la fin des années 90. Le nouveau changement de bord politique de 2014 n’aura, lui non plus, pas de conséquences fâcheuses de ce point de vue.

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X. Crouan : La raison d’être de la création d’une marque de territoire est justement de s’éloigner de la démarche institutionnelle même si c’est cette dernière qui a été à l’initiative, mais pas toujours. J’en veux pour preuve la marque / label « Produit en Bretagne » initiée par des entreprises bretonnes. L’enjeu est le récit collectif et partagé de ce territoire. Il est donc fondamental que la gouvernance réponde à ce double qualificatif « collectif et partagé ». Les marques de territoire qui ont cherché d’autres ressorts sont vouées à l’échec du fait des alternances politiques car elles comportent dans leur ADN l’idée de servir des politiques publiques qui peuvent être remises en cause. La réflexion sur la manière de gouverner cette marque de territoire est fondamentale pour vérifier si l’institution a bien voulu partager ce pouvoir, si les élus ont bien voulu co-construire un projet sans en garder la maîtrise. C’est à ces conditions, d’une gouvernance collective qui ira au-delà des alternances politiques, qu’une marque pourra s’inscrire dans la durée et par conséquent dans la continuité, condition indispensable pour sa réussite.

Le BrandNewsBlog : Dans les milieux de la communication et du marketing, on parle souvent de quelques marques de territoire très connues, qui ont réussi à se faire une belle place auprès de leurs publics (comme I AMsterdam ou encore OnlyLyon). Pourriez-vous nous citer d’autres exemples de belles réussites, et nous dire pourquoi ces marques ont connu un tel succès ?

M. Thébault : Je pense que « I AMsterdam » ou « OnlyLyon » ont été des précurseurs, même si on oublie au passage Bilbao et Glasgow avec son « Glasgow Miles Better » lancé à la fin des années 80. Amsterdam et Lyon ont montré la voie, et ont bénéficié de marques fondées sur des combinaisons de mots plutôt malignes (sans omettre la capitale danoise avec un joli « cOPENhague »). L’ensemble a esquissé un modèle et beaucoup de territoires ont cru que c’était l’unique voie à suivre. D’où des résultats effectivement « étonnants » parfois, pour rester poli ! Pourtant, d’autres démarches territoriales fonctionnent plutôt bien : La Bretagne, évidemment, Metz et son « Il voulait s’installer à Metz », Brive que je citais plus haut, Reims et « Pour moi le soleil se lève à l’est – Invest in Reims »Saint-Etienne et son « Atelier visionnaire » tellement signifiant de la culture locale, ou encore l’Auvergne et « L’auwwwergne de la tentation » transformé depuis en « Auvergne, nouveau monde »A chaque fois, des actions aux antipodes des coups de com’ : du temps, de la persévérance et une vraie continuité dans la mobilisation de moyens et dans le ton choisi. Un ton, par ailleurs, parfaitement ancré dans le territoire et ses racines.

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X. Crouan : J’ai en tête deux catégories de marques qui réussissent. La première catégorie a été lancée par des filières professionnelles ou un ensemble d’entrepreneurs. Il s’agit des marques/labels « Produit en Bretagne » ou « Sud de France ». Il y a eu une  véritable adhésion des acteurs professionnels derrière ces démarches de valorisation d’un territoire à travers ses productions. Outre la volonté de fédérer, le ressort essentiel est tourné vers la valorisation économique des productions locales.

De l’autre côté, la marque « Bretagne » et la marque « L’auwwwergne de la tentation » en effet, deux marques de territoire lancées par les institutions. La marque « Bretagne » a réussi à rassembler autour de cette dynamique toute une série d’acteurs, entreprises, collectivités mais aussi acteurs culturels et touristiques. Il leur faudra faire la jonction avec la marque « Produit en Bretagne » pour parfaire cette dynamique. La marque « L’auwwwergne de la tentation » est encore une autre histoire qui permet de construire l’image d’un territoire pour mieux attirer de nouveaux habitants, de nouvelles entreprises. Le ressort relève ici davantage de l’identité du territoire, sa valorisation, ses valeurs.

Une marque de territoire qui assumerait cette double dimension constituerait un levier considérable pour développer tant l’image, l’adhésion voire la cohésion que l’attractivité touristique et économique. Peu de territoires peuvent prétendre atteindre l’ensemble de ces objectifs.

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Le BrandNewsBlog : Vous l’avez dit, la création de la marque est une occasion de mutualiser les efforts et de réfléchir à plusieurs sur l’identité et l’ambition d’un territoire. Est-ce à dire qu’une démarche qui se passerait d’une telle concertation et d’une telle réflexion préalables est condamnée à l’échec ? On voit aussi coexister sur certains territoires des marques concurrentes : une telle « cacophonie » en termes de visibilité et d’image est-elle viable pour chacune des marques concernées ?

M. Thébault : Au risque de me répéter, une démarche de marketing territorial est par nature collective. Il y a donc, de la part des responsables des structures qui entreraient dans cette dynamique de groupe, à la fois à renoncer à des ambitions personnelles et à la fois à accepter de se mettre au service de l’intérêt général. Avant les municipales de 2014, les registres opposés de communication du Conseil Général de Maine-et-Loire (« L’avenir pousse en Anjou ») et ceux de l’agglo. d’Angers (« Angers Loire Valley  – La vie en grand ») étaient sans doute des sources infinies de déperditions d’énergies. Une démarche territoriale repose, en grande partie, sur le fait de révéler l’endogène pour séduire l’exogène. Si ce qui est révélé est la division, vous imaginez bien les conséquences… Est-ce pour cela que les nouveaux élus angevins viennent, le 1er novembre dernier, de mettre fin à la marque de l’agglo. ? C’est à voir. En tous les cas, après « Montpellier unlimited », décédée en avril 2014, voici la deuxième disparition d’une marque territoriale suite aux municipales de mars 2014.

X. Crouan : Collectif et partagé constituent les qualificatifs consubstantiels à toute marque de territoire. Dès lors que cette double approche n’est pas au cœur de la démarche, l’échec est quasi assuré. Concernant le territoire francilien, je vais vous citer une anecdote. En 2010, lors de l’exposition universelle de Shanghai, les acteurs régionaux franciliens se sont présentés avec 17 logos… autant dire que nous n’avions aucune chance de convaincre nos interlocuteurs chinois de la cohérence de notre territoire. C’est à partir de ce constat que nous avons lancé une démarche de large concertation puis de création d’une marque de territoire francilienne « PARIS REGION » qui permet de rassembler derrière ce nom et cette marque les atouts et forces de ce Territoire. Et ils sont nombreux. Cette marque est aujourd’hui adoptée par de nombreux acteurs comme l’agence régionale de développement économique Paris Region Entreprises « Succed in Paris Region » mais aussi par le comité régional du tourisme « Visit Paris Region », y compris en déclinaison du logo de la marque.

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Le BrandNewsBlog : Il y a aussi la question des coûts. Dans tous les débats sur le sujet, on a un peu l’impression que les politiques et les dircoms ont du mal à justifier les dépenses que les marques de territoire engendrent, et du mal à justifie leur légitimité. Les coupes budgétaires annoncées pour les prochaines années et la réforme territoriale vont-elles marquer un coup d’arrêt à ces démarches ? Ou bien pensez-vous au contraire, comme Eric Fouché, « que les logiques de marque auront de plus en plus d’importance car il y a moins d’argent public » ?

M. Thébault : Ce que vous relevez sur une certaine « réserve » des collectivités – élus et/ou dircoms – à évoquer les budgets de communication est, à mon sens, un très lourd boulet à traîner. Les circonvolutions parfois pathétiques pour tenter d’éviter le sujet offrent une image désastreuse de ce champ d’action publique. Voilà sans doute un grand chantier à ouvrir, celui de la transparence des dépenses de communication pour assumer leur montant (sous réserve d’être capable d’évaluer les résultats). Pour en venir plus directement à votre question, oui, toute crise peut avoir des conséquences néfastes : des coupes sombres sans réflexion préalable. Mais elle peut avoir des effets bénéfiques : revenir à l’essentiel. En ce sens, être contraint de repenser ses projets, ses objectifs, donc les actions à entreprendre pour les promouvoir et les moyens à mobiliser n’est pas obligatoirement un handicap. Surtout, à l’heure où la mutualisation entre EPCI et communes est l’axe prioritaire de travail, cela va renforcer les aspects collectifs des démarches territoriales. On ne va plus seulement se regrouper et mutualiser des moyens parce que c’est écrit dans le mode d’emploi, on va le faire parce que sinon, il n’y aura pas de démarche du tout, personne n’ayant les moyens de mener seul de telles opérations.

X. Crouan : Tout d’abord, les médias ont souvent par leur méconnaissance de ces sujets, joué sur des amalgames et des raccourcis stigmatisant toujours les budgets de communication. Il devient quasi-impossible de justifier une dépense de communication. Les élus sont traumatisés dès lors qu’il convient d’aborder ces questions. Quand un journaliste d’un journal satirique m’interpelle au sujet du coût d’un code de marque dans toutes ses déclinaisons, m’indique « qu’il aurait pu faire ce dessin sur un coin de table », c’est tout simplement scandaleux et inacceptable. Il faut là aussi pousser un coup de gueule contre certains médias, qui ne cherchent « qu’à se payer des élus ». Certes, il y a eu ici ou là des dérapages. Sans doute. Mais cela ne justifie pas ces papiers assassins et gratuits niant toute démarche professionnelle, toute valeur créative ou encore tout savoir-faire qu’il convient de rémunérer à la hauteur de ces niveaux. Il n’en demeure pas moins que la meilleure justification de la dépense est le retour sur investissement. Lorsque la ville de St-Malo investit 1,5 millions d’euros pour l’organisation de la Course du Rhum et que cela rapporte pour le commerce et l’hôtellerie locale près de 30 millions d’euros, sans compter les bénéfices d’image, aucune critique  ne peut prendre place. Il est donc essentiel d’évaluer et d’évaluer encore pour sortir du « j’aime ou j’aime pas ». La communication ne devient véritablement professionnelle que si elle est évaluée méthodiquement par des agences spécialisées.

Le BrandNewsBlog : Pour finir, quel dernier conseil donneriez-vous à des élus qui souhaitent créer leur propre marque de territoire ? Et aux experts de la « Mission marque France », pour relancer la démarche de nation branding de notre pays, qui semble marquer le pas ?

M. Thébault : Petit préalable, ce que je vais dire ne vaut que pour les territoires qui feront le constat que le passage par une « marque » est obligatoire. Une fois de plus, le marketing territorial ne passe pas forcément par là. Mais, si cela doit être et sans vouloir donner de leçons, je veux rappeler 5 conditions qui, à mes yeux, font la pertinence d’une marque et proposent une approche systémique. 1) D’abord, une marque doit « premiumiser » le territoire dans l’esprit des cibles (ou « monter dans l’échelle de référence sur laquelle vous situent vos cibles »). 2) Ensuite, elle doit exprimer le projet de territoire dont elle émerge (donc il y a bien un projet à définir au préalable). 3) Elle va aussi contribuer à construire l’imaginaire du territoire, sa mythologie, sa narration (d’où la nécessite de retrouver ses bases identitaires propres). 4) Elle va également proposer de partager les actifs matériels et immatériels du territoire, ses valeurs, son capital social, son projet5) Enfin, elle va englober les marques préexistantes (entités-marques, lieux-marques, monuments-marques, entreprises-marques…). Voilà quelques pistes pour les élus. Et pourquoi pas pour la marque « France ». Sans omettre de leur rappeler que tout développement exogène suppose un travail préalable avec l’endogène pour qu’il porte, lui aussi, démarche, argumentaire et valeurs communes. Il s’agit donc de d’abord mobiliser les acteurs français de cette marque « France ».

X. Crouan : Je donnerai pour ma part un seul conseil pour une marque de territoire : adopter la « CO-ATTITUDE ». Il faut copartager un diagnostic, codéfinir des priorités, coconstruire un projet, coélaborer des objectifs, coconcevoir une marque, cogouverner et coanimer cette marque… Une seule méthode est possible. Tout le reste en découle…

 

* Marc Thébault : Précédemment directeur de la communication des Mairies d’Issy-les-Moulineaux puis de Saint-Etienne (entre autres), Marc est aujourd’hui Directeur de la communication de la communauté d’agglomération de Caen la mer. Expert en communication publique et en marketing territorial, Marc est également auteur (chez Territorial éditions et Weka), chargé de cours dans plusieurs grandes écoles, éditorialiste pour le site de Cap’Com et blogueur. Je recommande d’ailleurs vivement son site, une référence dans les domaines de la communication publique et du marketing territorial : http://thebaultmarc.expertpublic.fr/

** Xavier Crouan : Directeur général de la communication du Conseil Régional d’Ile de France, Xavier a notamment été, auparavant, Directeur général de l’Information et de la Communication de la Ville de Rennes. Membre du Comité de pilotage de Cap’Com, Membre du Conseil d’administration de la FING (Fondation Internet Nouvelle Génération) et Membre du Bureau de Communication publique, il est passionné par les nouvelles technos et notamment les problématiques d’open innovations, opendata, etc. Fin 2013, Xavier a coordonné le lancement de la marque Paris Region, nouvelle marque de territoire de l’Ile-de-France, dont l’objectif est de développer l’attractivité économique et touristique de la région. Retrouvez tous les éléments de présentation de cette démarche dans ce dossier de presse.

 

EN EXERGUE…

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Crédits photos : Marc Thébault, Xavier Crouan, TheBrandNewsBlog, Brive-la-Gaillarde, Montpellier Unlimited, région Auvergne, Bretagne, Paris region, Invest in Reims.

 

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