Rencontre avec les auteurs du livre évènement : « La génération Y et le luxe »

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Le BrandNewsBlog est heureux d’accueillir aujourd’hui Grégory Casper* et Eric Briones**, co-auteurs de « La génération Y et le luxe« .

Leur ouvrage, à la fois dense, pointu, abouti et « up-to-date«  devrait rapidement faire référence, non seulement auprès des marketeurs et des professionnels de l’industrie du luxe, mais aussi de tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin aux marques… et à la fameuse génération Y.

… Ce n’est d’ailleurs pas le moindre mérite du livre : avoir réussi à convaincre un sceptique non seulement de l’existence d’une génération aux comportements, attentes et caractéristiques réellement spécifiques (je dois avouer que j’en doutais et n’étais pas très « client » des nombreux clichés qui circulent à ce sujet), mais également de l’intérêt de repenser le branding de la plupart des marques pour les doter d’une bonne dose de chromosomes Y.

Un tour de force qui méritait largement, en plus des qualités intrinsèques du livre, que le BrandNewsBlog y consacre un article : merci encore à Grégory et Eric pour nos échanges…

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>> TheBrandNewsBlog : Tout d’abord, félicitations à vous pour cet ouvrage complet, particulièrement riche et bien documenté… Avec son cahier de tendances, ses études de cas, les outils stratégiques et autres « insight-tableaux » que vous proposez, n’avez-vous pas le sentiment d’avoir produit un objet d’édition relativement « hybride » ? On a l’impression que l’ouvrage est un peu à l’image de cette génération que vous décrivez…

Eric Briones : Oui, merci pour le compliment. Cet aspect « hybride » et la densité que tu évoques n’étaient pas forcément délibérés au départ, mais c’est sans doute le résultat de notre méthode de travail et de nos partis pris. D’abord, il était hors de question pour moi et Grégory d’envisager un tel projet sans impliquer des représentants de la génération Y. Nous avons donc choisi de travailler avec 21 d’entre eux, étudiants ou jeunes professionnels, qui ont participé non seulement aux études de cas et à nos recherches, mais nous ont également aidés dans la validation des contenus, de nos orientations et nos hypothèses. Cette approche collaborative nous a permis de disposer au final d’un matériau particulièrement riche, complètement « infusé » des modes de pensée et de la culture Y. La structure du livre et les différents outils proposés sont aussi le résultat de cette approche.

Grégory Casper :  Oui, concernant cet aspect « multiforme » de notre ouvrage, Eric a parfaitement raison quand il dit que ce n’était pas voulu au départ. La richesse du contenu, que ce soit les interviews, les planches tendances ou les études de cas découle d’un approfondissement logique dans l’exploration du sujet. Quand on passe un an et demi sur un sujet, on accumule des lectures, des enseignements, des convictions qu’il faut ensuite mettre en image et en mots de la meilleure façon possible afin que tous ces contenus puissent vivre indépendamment tout en se complétant. Ensuite, il faut bien comprendre que la Task Force Y que nous avons créée et nos esprits à nous ne réfléchissent pas « en silos ».

Si cette explosion de contenus n’est pas délibérée, elle reflète en revanche notre volonté réelle d’arrêter de circonscrire les contenus au simple support que nous connaissons. C’est une démarche totalement intégrée qui prend le meilleur des supports sans penser à délimiter leur périmètre. C’est le même raisonnement qui nous a poussés à travailler avec MeltyGroup*** alors même que nous produisions un livre…

>> TheBrandNewsBlog : Vous consacrez un chapitre entier à la description des caractéristiques de la génération Y, en la distinguant notamment stricto sensu des digital natives****. Fondamentalement, qu’est-ce qui définit cette génération et en quoi se distingue-t’elle selon vous des générations précédentes ? Que répondez-vous à ceux qui pensent que les Y ne sont qu’une invention ou un concept marketing ?

Eric Briones : Pour commencer par ta dernière question, OUI, la génération Y existe bel et bien ! C’est un fait non seulement pour le petit monde de la pub et du marketing, mais pas seulement. La génération Y a surtout une indéniable réalité économique et sociétale. Beaucoup de malentendus à ce sujet, en France en particulier, résultent souvent de la confusion avec les « digital natives ». Mais d’après les études que nous avons pu mener, en particulier avec notre partenaire MeltyGroup, et d’après nos échanges avec les Y, ce qui distingue cette catégorie de jeunes des autres générations se situe moins au niveau de leurs aptitudes technologiques que de leurs ressentis, face à la crise, au chômage, aux grandes questions de société ou de la vie quotidienne en particulier. Peut-être peux-tu en dire davantage Grégory ?

Grégory Casper : Bien sûr, mais laissez-moi ajouter qu’il n’y a qu’en France que le sujet sur la génération Y se limite bien souvent à sa définition ou pire à son existence. Ailleurs, cela ne fait déjà plus débat. Et pour répondre à ta question, notre définition de la génération Y est une définition sociologique. Nous ne sommes pas des démographes ni des spécialistes mais nous observons le monde et il n’y a aucun doute sur le fait qu’une frange de la population jeune s’est construite à partir de choses très différentes de leurs aînés. D’abord la crise, ces jeunes n’ont connu que cela, ils ont donc adopté une philosophie de la débrouille, du contournement d’obstacles et du bon plan. Ils sont nés avec les outils numériques dans les mains et avec internet. Aujourd’hui, fort logiquement, ils en font leurs principales armes pour tenter de changer les choses. Enfin ce sont aussi des enfants de la mondialisation et la planète entière est devenue leur terrain de jeu. Ils partent ailleurs, découvrent d’autres manières de voir les choses, s’ouvrent plus et finalement partagent avec le monde entier en s’intégrant eux-mêmes parfaitement dans le village global.

Pour notre propos, nous avons considéré que ces jeunes étaient nés entre 1980 et 2000 et qu’ils partageaient ce « background » sociologique. Nous parlons donc de ceux qui ont entre 14 et 34 ans aujourd’hui. Cependant, on retrouve parfois chez certaines personnes bien plus âgées des similitudes de pensée ou d’action. Elles ne font pas partie de la génération Y mais sont totalement, ce que j’appellerai « Y minded ».     

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>> TheBrandNewsBlog : Au-delà de l’industrie du luxe, quels sont les prérequis à intégrer par les marques qui souhaitent s’adresser aux Y et nouer une relation durable avec eux ?

Eric Briones : Le premier prérequis, ma première recommandation serait tout simplement de s’intéresser REELLEMENT à cette génération. De mettre de côté les nombreux préjugés et aprioris qu’on entend partout pour se faire une idée exacte de ses modes de fonctionnement et de ses attentes. Il en va clairement de l’intérêt des marques, car si ces jeunes ne détiennent pas encore toutes les clés du pouvoir économique, ils sont en revanche très influents. Pour ne pas se voir « déréférencées » auprès d’eux et auprès des autres générations, auprès desquelles les Y sont prescripteurs, toutes les marques auront intérêt à se doter d’une bonne dose de « chromosomes Y »…

Grégory Casper : On peut ajouter aussi une valeur indispensable aux yeux des Y souvent désillusionnés : l’authenticité. Je ne parle pas ici de vérité ou de bon sentiment. Il n’y a pas de morale sur l’authenticité telle que la voient les Y. Si vous voulez qu’un Y vous regarde soyez authentique, y compris et surtout si vous vendez quelque chose sans âme ou sans engagement. L’authenticité, c’est être vrai par rapport à soi, qui que vous puissiez être et c’est très important pour les Y car finalement ils considèrent les marques comme des personnes, avec une identité propre. Que vos actes soient en accord et cohérents par rapport à ce que vous dites et au message que vous émettez, quel qu’il soit, c’est la base d’un discours de communication pour les Y.

>> TheBrandNewsBlog : Vous rappelez à juste titre que le pouvoir d’achat des 18-30 ans dépassera celui des baby boomers d’ici 5 ans, et que, d’après une étude de Meltygroup, « 83 % d’entre eux ne trouvent pas choquant d’acheter un produit de luxe en période de crise ». On mesure, et vous le démontrez largement, combien cette génération va être capitale pour l’avenir de cette industrie. Mais vous soulignez en même temps que les Y exigent que les marques de luxe se transforment et s’adaptent à elles. Pourquoi cette attirance des jeunes vis-à-vis du luxe et quelles sont leurs principales attentes ?

Eric Briones : Les jeunes de la génération Y aiment le luxe et le consomment sans aucune culpabilité, contrairement aux générations antérieures, parce que quel que soit leur revenu il est en quelque sorte une « médaille » chèrement gagnée, symbole de réussite personnelle. Loin des stéréotypes, ils affichent une puissante culture générale du luxe, qui va davantage s’intéresser aux vêtements, en particulier, plutôt qu’à la grande histoire des « maisons ». Leur attente est très forte car pour eux l’achat luxe est l’achat parfait. Celui-ci ne supporte aucune erreur et recoupe une triple exigence : 1) prix certifié : ils attendent que la « value for money » des produits soit clairement démontrée ; 2) éthique certifiée : le produit de luxe doit intégrer une composante développement durable qui ne soit ni accessoire ni manipulatoire ; 3) pérennité et transmission certifiées : le produit luxe doit offrir la promesse d’une transmission aux descendants. 

Grégory Casper : Ce premier enseignement de l’étude Melty est clé : « 83 % d’entre eux ne trouvent pas choquant d’acheter un produit de luxe en période de crise« . Cela montre qu’ils aiment le luxe, mieux, qu’ils sont prêts à économiser beaucoup pour en acheter. Mais attention, parce que leur luxe à eux n’a pas grand chose à voir avec le luxe traditionnel. Ils ont leur propre définition du luxe, un luxe pluriel à la fois événementiel, digital, expérientiel. Il n’y a plus de « luxe à papa ». Ils inventent le leur et s’ils ne veulent plus de l’ancien luxe c’est parce qu’il est devenu suspect, chargé de marketing, la faute au masstige des années 2000. Donc pour se protéger de cela, ils vont exiger des marques du luxe quelque chose qui vient du premium : la déconstruction du prix. Ainsi, ils vont en effet considérer l’achat luxe comme l’achat parfait. Celui qui leur apporte la meilleure satisfaction possible sur tous les plans. En revanche, cette mise à nu systématique du produit du luxe, c’est quelque chose de nouveau qui a tendance à déstabiliser les marques et les maisons…

>> TheBrandNewsBlog : Dans les 18 études de cas qui rythment votre « cahier de tendances Y », vous évoquez de nombreuses bonnes pratiques. Quelles sont les marques qui selon vous ont déjà « tout compris des Y » ou se sont montrées particulièrement exemplaires dans leur approche de ce public, et pourquoi ?

Eric Briones : Pour ma part, j’en citerai deux, qui ont su démontrer, que ce soit dans leur organisation ou leur approche marketing, une véritable adaptation à cette cible. D’abord, la marque de cosmétique Shiseido, qui travaille depuis des années sur la cible des Y. Shiseido a notamment mené une étude internationale pour analyser quel était le lifestyle de cette génération. Cette étude a permis de déterminer le rôle important du stress dans la vie quotidienne de la femme Y et de proposer une gamme complète de produits, la gamme Ibuki, pour lutter contre ses effets délétères sur la peau. Un pari réussi et un succès commercial mondial. Autre exemple : Burberry est bien connue pour son intérêt pour les Y. Cela fait plusieurs années que cette génération est devenue une priorité stratégique pour la marque, dont les équipes de management sont composées de nombreux jeunes. Burberry a d’ailleurs mis en place un groupe de travail 100 % Y, le « Strategic Innovation Council » dont la mission est tout simplement de repenser et de « rebooter » la marque, pour répondre aux nouveaux enjeux.

Grégory Casper : De mon côté, je pense qu’il est essentiel pour les marques de luxe de faire preuve de légèreté voire d’humour. Pour fuir le cynisme du monde, les Y se réfugie dans le LOL. Ils ont cette capacité à faire un pas de côté pour introduire un petit grain de sable dans la machine. Certaines marques ont su s’élever au-delà de l’austérité caractéristique du luxe et de sa froideur pour mieux se rapprocher de ces jeunes et créer une empathie immédiate en créant de véritables OVNIs créatifs. Deux belles maisons se sont particulièrement illustrées dans ce registre je trouve : il s’agit de LANVIN et de son créateur Albert Elbaz qui a osé se moquer de lui même en dansant sur « I know you want me » de Pitbull à la fin de son défilé en 2011, pour casser son image d’artiste lunaire et rapprocher sa marque des jeunes. La deuxième maison, c’est Kenzo qui est allée jusqu’à se moquer des codes mêmes du luxe dans son lookbook vidéo « Watermarked ». Après, d’un point de vue plus stratégique et moins communicationnel, il est certain que Burberry trace la voie pour tous les autres.

>> TheBrandNewsBlog Dans les marques que vous présentez, vous n’hésitez pas à citer Nike, Adidas ou Samsung notamment. Est-ce à dire que vous les considérez véritablement comme des marques de luxe, ou bien que les jeunes ne font plus vraiment la différence ?

Eric Briones : Les jeunes de la génération Y continuent à apprécier et à donner la primeur aux marques de luxe authentiques et qui jouent le jeu de la rareté. Mais c’est vrai, pour eux, les marques qui savent répondre à leurs attentes, notamment en termes d’innovation et de différenciation, comme Samsung ou Supreme par exemple, sont susceptibles d’entrer également dans leur définition du luxe d’une certaine façon… A condition que le produit ou la technologie conserve un caractère exclusif.

Grégory Casper : Les Y font voler en éclat la définition du luxe telle qu’elle existait avant eux de deux manières : d’abord en remettant en cause le statut des marques qui se disent luxe et qui ne résistent pas à leur déconstruction du prix. Cela sous entend qu’une marque chère n’est pas une marque de luxe pour les Y si elle n’arrive pas à un niveau de transparence compatible avec leur attentes. Mais ils redéfinissent aussi le luxe par le haut quand ils considèrent comme « luxe » des marques qui ne se disent pas l’être, comme Apple par exemple. Ils ont une bonne expérience du produit, de son univers, de la relation client et de l’expérience en boutique. De plus, le produit est beau, il a une valeur « design » réelle, bref c’est un achat parfait, donc du luxe. D’ailleurs, Apple, sans le dire l’a très bien compris puisque la marque choisit depuis quelques années ces membres les plus importants au sein des marques de luxe, la dernière en date étant Angela Ahrendts, directrice générale de Burberry, qui va désormais s’occuper des ventes de la marque à la pomme.

>> TheBrandNewsBlog : « Premiumisation » du luxe, valorisation de la transgression, de l’innovation et du « smart shopping », développement du « mix-match », de l’omni-canal et fin du luxe « cher » : les bouleversements culturels introduits par la génération Y ne menacent-ils pas les bases même de l’industrie luxe ? Y-a-t’il encore quelques fondamentaux du marketing qui tiennent encore la route dans l’approche de cette génération ?

Eric Briones : Les marques de luxe doivent évidemment observer avec attention les bouleversements et nouvelles tendances qui accompagnent l’avènement des Y. Mais ces bouleversements, pour les marques qui savent les décrypter et en jouer, constituent autant d’opportunités de gagner voire de fidéliser de nouveaux clients. Pour ce qui est des fondamentaux du marketing, certains restent valables et universels, mais il faut néanmoins retenir que la génération Y a développé de solides anticorps contre toutes les approches manipulatoires et commerciales. Les jeunes ne sont pas dupes de l’intérêt qu’on leur porte et fuient les marques qui leur imposent leurs règles.

Grégory Casper : De mon point de vue aussi les bouleversements qu’occasionnent les Y dans le secteur me semblent être avant tout de formidables opportunités et de véritables tremplins pour les marques du luxe. Cette génération amène les marques du luxe (mais pas seulement) à se poser les bonnes questions et à tenter d’y répondre avec le plus de sincérité et d’authenticité possible. Se tourner vers les Y, c’est aussi faire en sorte de s’interroger sincèrement et profondément sur son identité et ses valeurs. Une remise en question fondamentale qui me paraît au final très salvatrice.

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>> TheBrandNewsBlog : L’avènement de la génération Y est un phénomène mondial, nous dites-vous. A ce propos, vous évoquez le cas de la jeunesse chinoise dont les goûts et les attentes vis-à-vis du luxe seraient en train de changer. Doit-on comprendre que les jours du luxe ostentatoire sont également comptés dans l’Empire du milieu ?

Eric Briones : Oui, et la vitesse de la transformation a été assez saisissante. En l’espace de deux ans, les goûts et comportements de la génération Y chinoise, dont les grandes caractéristiques ne sont pas si différentes de celles de la génération Y en Occident, ont complètement changé. Alors que les logos en taille XXL, la profusion des codes les plus voyants et le « masstige » faisait encore recette il y a un an, les jeunes chinois semblent se détourner du bling-bling et des hyperbrands pour valoriser des marques plus discrètes et authentiques. L’influence de certaines marques européennes et françaises, qui tenaient encore il y a peu le haut du pavé en Chine, s’en trouve réduite d’autant… Ces marques devront s’adapter en renouant avec ce qui constitue leur « ADN », si elles veulent reconquérir ce marché.

Grégory Casper : En Chine comme ailleurs, cette génération se pose des questions, le fameux Y c’est aussi le « Why » anglais. La déconstruction du prix du luxe et son authenticité a cours là bas comme partout ailleurs. Le principe de « l’achat parfait » s’applique aussi. C’est pourquoi les gros logos, le bling-bling et l’ostentatoire sont aujourd’hui mis de coté au profit de l’expérientiel et de la personnalisation. Ils choisissent le rationnel et la customisation. Ils vont chercher le luxe dans le détail et le raffinement. C’est l’authenticité qui l’emporte. Aujourd’hui, la Chine est un marché mature qui se rapproche sensiblement du marché européen.

 

 

De qui on parle…

* Grégory Casper est… professeur à l’ISCOM Paris et à SupDeWeb et planneur-créatif freelance pour les marques et les agences., il « joue avec les mots et réfléchit avec les marques ».

** Eric Briones (aka @darkplanneur) est… directeur du planning stratégique de Publicis EtNous (Agence de communication luxe 2013). Curateur des Rencontres Luxe de M Publicité, professeur au MBA MCI, il est aussi le créateur de l’excellent blog http://www.darkplanneur.com

*** MeltyGroup est… partenaire de l’ouvrage « La génération Y et le luxe ». Groupe de médias leader auprès de la génération Y et des jeunes, MeltyGroup a soutenu dès le départ le projet d’Eric Briones et Grégory Casper. Les équipes de son département Smart Data meltyMetrix ont notamment collaboré avec les auteurs et mis à leur disposition leur expertise en matière d’outils de sondage en ligne. L’étude quantitative dont les résultats sont présentés sous forme d’infographie dans l’ouvrage découle de cette collaboration. Profitant par ailleurs de la sortie du livre, Melty a également mis en ligne un dossier plutôt bien fait, entièrement dédié aux tendances de consommation de la génération Y et à leurs relations avec les marques de luxe. Baptisé « GenYLuxe », cet espace se veut le prolongement numérique de l’ouvrage => voir le lien ci dessous.

**** Les « digital natives » ou natifs numériques sont… « toutes les personnes qui sont nées et ont grandi dans un environnement numérique » (c’est à dire après l’avènement des ordinateurs personnels, d’internet, des téléphones mobiles…) par opposition aux (im)migrants numériques (digital immigrants), c’est à dire tous les individus ayant grandi avant l’avènement du numérique et l’ayant adopté plus tard (=> source : Wikipedia).

 

Pour en savoir plus…

=> Lisez ici la fiche de lecture expresse du livre « La génération Y et le luxe », par le BrandNewsBlog

=> Découvrez le site GenYLuxe, prolongement numérique de l’ouvrage…

(Crédit photo : James Bort)

 

 

10 blogs marketing / communication pour bien commencer 2014…

Première bonne résolution des marketeurs et communicants en 2014 : commencer l’année par de saines lectures. Voici donc une shortlist de blogs à la fois « inspirés et inspirants », pour vous aider à bien démarrer ce nouveau millésime et surmonter les syndromes éventuels de lassitude saisonnière… Hommage soit rendu aux auteurs de ces sites, dont les contenus font honneur à la blogosphère et alimentent régulièrement mes propres réflexions et ma veille sur Scoopit.

Je précise qu’il s’agit là de choix éminemment subjectifs et que cette liste est « short », donc très restrictive au regard de la luxuriance de ressources et de blogs existants consacrés à ces thématiques. Certains de ces sites vous seront déjà connus, d’autres moins… N’hésitez pas à me faire part de votre avis et à me signaler les autres blogs intéressants (je ne demande qu’à allonger une prochaine liste ;-).

… Et d’ici là, meilleurs voeux aux blogueurs et très bonne année 2014 à mes lecteurs !

>> Le blog du communicant 2.0 (www.leblogducommunicant2-0.com)

Journaliste de formation, Olivier Cimelière a exercé durant plus de 20 ans d’importantes responsabilités au sein des équipes communication de groupes internationaux tels que Nestlé Waters, Ericsson, Google, Boehringer Ingelheim et Ipsos. Passionné par les bouleversements que le numérique engendre sur la communication des entreprises et des organisations*, il se définit lui-même comme un passionné, avant tout désireux de partager autour de ses sujets de prédilection, plutôt que comme un « gourou » de la com’ pétri de convictions inébranlables. Riche, régulièrement alimenté en articles de fond bien écrits et très documentés sur l’actualité et les pratiques de communication, son blog est à savourer sans modération…

>> Superception (www.superception.fr)

Directeur de la communication du Groupe DCNS, après avoir exercé chez Alcatel et Microsoft, Christophe Lachnitt est un blogueur talentueux, inspiré… et infatigable. Passionné par les nouvelles technologies, l’avenir de la presse, les neurosciences, l’alpinisme et les Etats-Unis (entre autres), il délivre, avec la régularité d’un métronome, au moins un article par jour sur l’une ou l’autre de ces thématiques. Ses posts, écrits dans une prose alerte et fluide (et dont une bonne partie sont aussi disponibles en anglais sur le site), offrent toujours un angle original et intéressant sur l’actualité et les sujets traités. Quant au concept du blog, centré sur les enjeux de perception justement, Christophe ne s’en éloigne jamais vraiment : une autre bonne raison d’aller voir ce qui se passe quotidiennement sur Superception.fr…

>> Le Sens du client (www.sensduclient.blogspot.fr)

Directeur associé de l’Académie du service, groupe de formation et de conseil aux entreprises en matière de service et de relation client, Thierry Spencer impulse le Sens du client, « blog des professionnels de la relation client et du marketing client » depuis plus de 8 ans. Une belle longévité dans la blogosphère. Ce site est une « petite perle » pour les marketeurs, communicants et tous ceux qui s’intéressent à la relation clients (ce qui aux dernières nouvelles devrait faire beaucoup de monde ;-). Les sujets : attentes des consommateurs, recommandation et prescription, bonnes et mauvaises pratiques de la relation et l’expérience client, coups de cœur, coups de gueule et mises en perspective… Bref, un blog à la fois riche et intéressant, qui s’appuie de surcroît sur les témoignages éclairants de nombreux professionnels. Le Sens du client a le souci du lecteur : un bon signe !

>> L’idée qui tue ! (www.nicolasbordas.fr)

Faut-il encore présenter Nicolas Bordas ? Allez : Vice-Président de TBWA\Europe et Président du réseau BEING Worldwide, Président de l’AACC et chroniqueur sur I-Télé notamment, on peut dire c’est un « VIP de la communication », au bon sens du terme. D’origines auvergnates, comme votre serviteur, son blog plein de générosité reprend le concept de son ouvrage paru en 2009 aux Editions Eyrolles : L’idée qui tue ! : Politique, business, culture… Les secrets des idées qui durent. Il y aborde aussi bien l’actualité de la com’ que les dernières sorties de livres et de films, les innovations en matière graphique ou de design… Bref, un vade-mecum éclectique pour humer l’air du temps et flairer, avec recul et intelligence, les dernières tendances.

>> Darkplanneur (www.darkplanneur.com)

La « Cabinet Digital de Curiosité » d’Eric Briones et Thomas Mondo (aka « Darplanneur ») est devenu une véritable institution sur la toile… sans avoir pris une ride. Les deux auteurs, qui œuvrent par ailleurs au planning stratégique de l’agence Publicis et nous, y traitent depuis 2005 (déjà !) d’une large palette de sujets d’actualité, touchant l’art, les médias, le luxe, l’industrie de l’entertainment ainsi que le marketing et la communication (sans oublier le digital, bien entendu). Au chapitre « Darketing » et branding en l’occurrence, je recommande chaudement les interviews vidéos de Daniel Bô, Jean-Noël Kapferer, Benoît Héry et Monique Wahlen, respectivement auteurs de Brand culture, développer le potentiel culturel des marques ; Ré-inventer les marques et De la marque au branding, trois bons ouvrages parus en 2013.

>> Le blog de Franck La Pinta (www.francklapinta.com)

Responsable de la Stratégie Digitale et de la Communication Externe RH chez Société Générale, Franck La Pinta traite sur son blog de marque employeur, recrutement et présence numérique des entreprises, mais également de communication au sens large. Le « marketing RH » dont il nous livre les secrets et auquel il a consacré récemment un ouvrage**, n’a rien à envier, en terme de complexité des enjeux et des objectifs, aux disciplines plus traditionnelles de la mercatique. Il s’agit en l’occurrence de saisir les opportunités offertes par le digital et les médias sociaux pour renforcer l’attractivité des employeurs, donner du sens à leur « marque », favoriser le bien-être et la motivation des collaborateurs en faisant évoluer, au bénéfice de tous, le « contrat social » qui lie les uns aux autres. Pour ce qui est du ton du blog, les articles sont volontiers « décalés » et l’auteur vise juste ! Bref, un régal de lecture et une ressource à découvrir urgemment si ce n’est déjà fait !

>> Le blog de Marc Thébault (http://thebaultmarc.expertpublic.fr)

Expert en communication publique (avec une majuscule à « Expert »), Marc Thébault est aujourd’hui Directeur de la communication de Caen la mer, après avoir été dircom’ des mairies d’Issy-les-Moulineaux et de Saint-Etienne, puis de Saint-Etienne Métropole. Auteur de nombreux ouvrages de référence en matière de com’ publique et de marketing territorial, j’apprécie beaucoup son blog qui est à la fois dense, didactique et réellement dédié à ses lecteurs. Peu de blogueurs ont ainsi l’idée de proposer un « guide de lecture » pour faciliter l’accès à leur contenu ou une bibliographie (« biblidéale ») aussi complète… Un vrai trésor pour étudiants en communication, futurs responsables de com’ publique ou communicants plus confirmés. Avec une bonne dose d’humour en prime, ce qui ne gâte rien.

>> My Digital Luxury Galaxy (www.mydigitalluxurygalaxy.com)

Dernier né des blogs de cette shortlist (puisqu’il a tout juste 4 mois, comme le BrandNewsBlog), My Digital Luxury Galaxy est le rejeton numérique prometteur de Raphaël Malka et Stéphanie Mézin, tous deux fraîchement diplômés d’un Master en Marketing International du Luxe à l’ISTEC (Ecole Supérieure de Commerce et de Marketing). C’est frais, bien écrit et pointu, puisque cet astronef piloté à quatre mains traite précisément de la stratégie digitale et de la présence numérique et « sociale » des marques de luxe, dont la plupart sont particulièrement actives dans ces domaines. Les expériences digitales les plus récentes proposées à leurs clients et fans par les grandes marques françaises ou étrangères sont détaillées par le menu et « avec style ». Une belle promesse avancée et tenue par ce blog spécialisé : n’hésitez pas à y aller voir.

>> Tom Fishburne / Marketoonist (www.tomfishburne.com)

On m’objectera peut-être que ce site n’est pas un véritable blog ou qu’il est trop clairement commercial ? Je le glisse néanmoins sans hésitation dans ma bloglist, en conseillant d’aller d’urgence y faire un tour si vous ne le connaissez pas. Si « un dessin vaut mieux que de longs discours », alors le blog de Tom Fishburne, offre sans doute l’équivalent, en terme d’enseignement marketing, du Mercator tout entier ! Les illustrations de ce célèbre illustrateur de la presse américaine sont si bien vues qu’on en oublierait parfois de lire les articles qui les accompagnent, pourtant frappés au coin du bon sens eux aussi. Aveuglement technologique, myopie commerciale ou marketing, manque de sens stratégique… les travers des professionnels sont moqués avec talent. Drôle et (redoutablement) efficace.  

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>> Le blog de Christophe Ginisty (www.ginisty.com)

Fondateur et DG de l’agence Rumeur Publique, puis DG d’Edelman, Christophe Ginisty a créé en 2013 une nouvelle structure, Open Agency. Professionnel des relations publiques, de l’influence en ligne et de la com’ de crise, il est l’initiateur de la conférence Reputation War, dont la première édition s’est tenue avec succès à Paris en janvier 2013. Sur son blog, dont il a tenu différentes versions depuis 2004, Christophe Ginisty parle de sujets de société, de citoyenneté et de « web-diversité », mais également de communication, de médias sociaux et de réputation bien sûr. Et c’est sans doute de cette diversité et de cette transversalité que le blog tire sa richesse et son intérêt.

 

* Sur ce sujet, Olivier est  l’auteur de l’ouvrage « Managers, parlez numérique et boostez votre communication » sorti récemment aux Editions Kawa, que je recommande chaudement.

** Le marketing RH : digital, marque employeur et médias sociaux, par Franck La Pinta et Vincent Berthelot aux Editions Focus RH, octobre 2013.

(Crédit photo : 123RF, Marketoonist.com, TheBrandNewsBlog)

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