La gratuité : un dogme du web plutôt coûteux… et pas si « net »

Principe humaniste et républicain, quand il s’agit notamment pour un Etat d’assurer un accès égalitaire des citoyens à l’éducation, à la justice ou aux soins, la gratuité revêt un tout autre sens au niveau commercial. Bien connue des marchands, qui en pratiquent la technique depuis la nuit des temps pour favoriser ou susciter une vente (sous la forme de cadeaux notamment), elle a présidé à l’émergence et au formidable succès d’Internet. Au point d’être devenue un véritable dogme pour les internautes et un cheval de bataille des plus grands acteurs de l’économie numérique.

Mais cette gratuité est-elle réellement un cadeau ? Dans le dernier numéro de la revue Tank*, Pascal Béria s’interroge à juste titre sur les déviances de ce principe apparemment généreux et altruiste. Pour l’auteur, la gratuité reste synonyme d’importantes contreparties et est directement à l’origine de la disparition de brillantes start up, de la crise des médias et des industries de création. Elle sert aussi assez souvent à justifier l’exploitation sans vergogne de nos données personnelles par les géants du web, ainsi que l’exploitation d’une nouvelle catégorie de travailleurs pauvres, les « esclaves digitaux »… Une addition plutôt salée pour une gratuité devenue économiquement et socialement très coûteuse.

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La gratuité, un principe fondateur d’Internet qui s’impose à toute marque sur le web

Qui, des internautes ou des précurseurs du web, en est le premier responsable et le plus à blâmer ? Un peu des deux, sans doute… La gratuité d’utilisation, la liberté d’accès à une infinité de contenus et la «tradition» du téléchargement illégal sont pour ainsi dire consubstantielles au web et désormais bien ancrées dans les habitudes des consommateurs. Au point d’être devenues de véritables dogmes.

« Le Web est devenu le monde de la gratuité » annonçait d’ailleurs dès 2008 Chis Anderson¹, prophétisant l’extension du principe : « Les coûts sur Internet vont tous dans la même direction : vers zéro. Il est désormais clair que tout ce que le numérique touche évolue vers la gratuité ». Et Olivier Bomsel, professeur d’Economie industrielle à l’Ecole des Mines de Paris de compléter² : « Le gratuit va continuer de s’étendre, ne serait-ce que parce que l’économie numérique  suscite de plus en plus d’information, laquelle engendre de plus en plus de publicité, laquelle a vocation à subventionner des utilités nouvelles (…) Pour initier ces effets, il faut subventionner les premiers consommateurs. Il y aura donc de plus en plus de gratuit, mais aussi moins de lisibilité sur le prix des produits ».

Par la simple confrontation de l’offre et la demande, le capitalisme de l’abondance (qui est encore celui qui prédomine sur le web) conduit nécessairement à la diminution de la valeur de l’offre, explique Pascal Béria. Et quel que soit le business model sur lequel elles reposent (financement par le don pour les wikis, financement par des fonctionnalités avancées payantes dans le modèle freemium, financement par la publicité, par l’affiliation ou par des micro-paiements… et même dans le modèle e-commerce), les e-brands sont toutes confrontées à cette nécessité d’offrir à leurs clients des services totalement ou au moins partiellement gratuits pour répondre aux attentes bien installées de leurs clients.

Les dégâts « collatéraux » de la destruction radicale de valeur sur les industries de création

L’univers de l’édition et le commerce des produits culturels ont été les plus durement touchés par l’invasion de ce principe de gratuité sur leurs marchés respectifs. Premières victimes d’un piratage massif, la musique, la production de logiciels et les films, puis l’édition de livres (dans une moindre mesure) ont été pris dans la spirale de la destruction radicale de valeur, et des conséquences que celle-ci implique.

Une habitude était née : celle d’un accès universellement gratuit aux contenus de création, obligeant des professions entières à se réinventer et à proposer des alternatives crédibles (et rentables) pour pérenniser leurs activités. Un exercice plus que difficile, comme en atteste le succès encore mitigé des modèles émergents que sont par exemple pour la musique et la vidéo le streaming légal ou le micro-paiement.

Car comme l’explique à son tour Georges Lewi³, « La gratuité devient la réalité, chaque fois qu’un internaute utilise Google ou Wikipédia, tel site d’information de la presse ou de programmes TV… Ce sont donc des catégories de produits et de services entiers qui sont confrontées au prix radical », c’est à dire le zéro euro. D’où la difficulté pour toute offre alternative, même aussi intéressantes que celles de Deezer ou de Spotify par exemple, d’arriver à imposer un prix marginal pour des produits considérés comme sans valeur ou presque… Sans parler de l’impossibilité de rémunérer correctement la création et les auteurs/artistes sur la base de ces nouveaux modèles économiques.

Quand Lady Gaga ou Thom Yorke, chanteur de Radiohead, sont rémunérés 0,004 à 0,006 euros à chaque écoute d’un de leur titre sur une de ces plateformes de streaming, que penser de la survie sur de telles bases de rémunération d’artistes et créateurs moins célèbres, donc moins vus et écoutés ? « Bien sûr que cela n’empêche pas la création… » tempête par exemple Eric Petrotto, président de la plateforme de distribution alternative de musique CD1D, « mais comment on amène des artistes à maturation avec un tel système ? ». Même si les nouveaux modèles économiques prouvent que l’on peut surmonter l’ornière du gratuit, et que les internautes sont prêts à payer un contenu dès lors qu’on leur propose un modèle légal qui soit aussi opérant, ergonomique et simple qu’un accès gratuit, il reste encore du chemin pour imposer ces alternatives de manière durable.

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Médias et « esclaves du net », autres victimes du 100% gratuit…

Les médias et le domaine des prestations intellectuelles ont évidemment été également affectés par cette tendance vers le « coût zéro ». Tandis que les grands groupes de presse tentent encore d’imposer et de viabiliser leur nouveau modèle économique et la complémentarité offline-online, les pure players de la presse numérique tels que le Huffington Post, Rue 89, le JDN ou Citivox leur font une sérieuse concurrence.

S’appuyant largement sur la participation gratuite de nombreux contributeurs externes (le fameux user generated content), ces nouveaux acteurs exploitent sans vergogne l’expertise et les compétences rédactionnelles de professionnels en manque d’exposition. Une concurrence presque déloyale faite aux journalistes et pigistes dont cette activité reste le gagne pain, d’après Pascal Béria : « Notoriété et visibilité sont ainsi devenues les nouveaux opiums du peuple connecté qui altèrent mécaniquement le prix d’un travail que d’autres ont aujourd’hui du mal à se faire rémunérer ».

Ainsi, dans un certain nombre de supports en ligne et autres sites de production de contenu, des pratiques peu éthiques se répandent. Le journalisme salarié et la pige rémunérée traditionnels étant de plus en plus remplacée par de la contribution gratuite ou des contrats sous-payés, générant ce que Tiziana Terranova n’hésite pas à qualifier de « free labor » ou « d’esclavagisme du Net ». Ainsi, travailler pour les médias digitaux serait loin d’être aussi fun que ce que l’on prétend, pour cette spécialiste des nouveaux médias. Et la nouvelle économie du tout-gratuit ou presque se construirait en partie sur le dos de jeunes talents sous-rémunérés, sur le modèle des start-up des années 2000… mais sans les avantages. « C’est une chimère aussi d’imaginer que l’information est gratuite à produire », avertissait il y a quelques temps Christophe Ginisty.

Quand la gratuité se pare de vertus… c’est que vous êtes le produit 

Google pourrait cristalliser à lui seul toute l’ambiguité du principe de gratuité qui domine aujourd’hui sur le web. Sous couvert des nombreux services gratuits qu’il propose, au delà de son moteur de recherche quasiment monopolistique, Google s’est souvent paré des traits de la vertu et de ceux du bienfaiteur, tout en poussant à son paroxysme l’exploitation des données de navigation et autres informations personnelles des individus.

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« Si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit » entend-on souvent. Dans le cas de Google, la contrepartie à la gratuité, et les revenus gigantesques que le groupe de Moutain View tire notamment de la publicité et du référencement payant, proviennent directement de la contribution de tous ses utilisateurs à l’amélioration et à la valeur de son service. Mais chacun le sait : il en est grosso-modo de même pour la plupart des géants américaines d’Internet, depuis les sites d’e-commerce tels que e-bay ou Amazon jusqu’aux réseaux sociaux bien sûr (Facebook et consorts…).

Les consommateurs acceptent en général bien volontiers les maigres contreparties qui leur sont demandées en termes d’information personnelle, pour bénéficier de services gratuits qui leur semblent utiles et ergonomiques. Quitte à vendre un peu de leur âme, parfois ;-)

Utopie, dogme de marché ou aliénation : la gratuité en vaut-elle toujours la chandelle ?

Economiquement coûteuse, notamment pour les secteurs de la création et pour les nombreux pure players qui ne réussissent jamais à trouver le chemin de la rentabilité (du fait de business models intenables), la gratuité est aussi coûteuse socialement et en termes de libertés individuelles.

Au point pour Pascal Béria de livrer ce jugement sans appel : « Loin de nous apporter la liberté, la gratuité nous conduit par de multiples chemins à une dépendance profonde à quelques grands majors à qui nous offrons informations personnelles, codes de carte bleue, fichiers informatiques et à qui nous communiquons les produits que nous consommons et parfois même les détails les plus intimes de nos existences en l’échange de quelques services dont nous avons aujourd’hui du mal à nous passer (…) L’utopie de la gratuité ne rend pas libre. Elle est au contraire devenue une cause d’aliénation ».

S’il ne faut pas pour autant minimiser et oublier les vertus du principe, et notamment le fait que la gratuité reste un excellent « produit d’appel » pour ramener les consommateurs vers des offres payantes, même à un faible niveau (streaming, médias en ligne…), je rejoins pour ma part Pascal Béria sur ses mises en garde.

Car en attendant l’avènement prochain de la très idéaliste « Nouvelle société du coût marginal zéro » **, prophétisée dans son dernier best seller par Jérémy Rifkin, et la concrétisation de tous les bénéfices que l’économiste américain prédit, la réalité incite en effet à rester prudent, sur les contreparties de la gratuité et de ce coût marginal zéro… sans pour autant tomber dans l’obscurantisme réactionnaire. C’est qu’il y a encore un sacré pas à franchir entre le monde que nous connaissons (certes en mutation) et cette société du partage et de la fin de la propriété que Rifkin annonce en prélude à la fin du capitalisme, même si on peut tous l’appeler de nos voeux.

 

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Sources et notes :

* « Une gratuité hors de prix », par Pascal Béria – Magazine Tank n°9, été 2014

** « La Nouvelle Société du coût marginal zéro », par Jeremy Rifkin – Editions Les Liens qui libèrent, 2014

(1) « Free! Why $0.00 Is the Future of Business » – Magazine Wired, 25 février 2008

(2) « Gratuit », par Olivier Bomsel – Editions Folio actuel, 2007

(3) « e-branding – Stratégies de marque sur Internet », par Georges Lewi – Editions Pearson, 2014 

 

Crédits photos : 123RF 

 

Les community managers, futurs dircoms ?

Les community managers, futurs dircoms ? via le BrandNewsBlog

Avec cette question aguicheuse, j’en connais qui vont me reprocher de sombrer dans la retape… Qu’importe, j’assume ;-) Le métier de CM a beau n’être plus si jeune, avoir été supplanté sous les projecteurs par d’autres disciplines digitales et faire l’objet de critiques récurrentes (voir ici par exemple), il n’en reste pas moins central dans l’écosystème 2.0, à la croisée des chemins entre les organisations et leurs publics.

Voilà pourquoi je reste confiant dans l’avenir du community management et pourquoi je continue de prédire, comme d’autres avant moi, une belle progression dans les organigrammes pour les community managers.

Au point d’endosser un jour le costume de dircom’ par exemple ? Pourquoi pas… Si tant est que la fonction de directeur/trice communication existe encore (sous ce nom ou un autre), il me semble que les CM en ont déjà la vision transversale et qu’ils en posséderont, s’ils les cultivent, les principales qualités. A condition bien sûr qu’on leur laisse leur chance…

La preuve par quatre :

1 – Les CM occupent une fonction stratégique et transversale, à la croisée des publics et des disciplines

Certes, comme l’évoque cet article du site Webmarketing&Com’, il y aura toujours des décideurs pour considérer le community management, du fait de la jeunesse de la discipline, comme ce « petit homme qu’on regarde avec un oeil circonspect au mieux, craintif ou méprisant au pire ». Il y aura aussi ceux qui réduiront éternellement et strictement le rôle des CM à ces deux missions premières : 1) écouter les remarques, questions ou suggestions de sa / ses communautés 2) échanger avec son/ses publics sur les bases de cette veille…

Au sein d’une fraction non négligeable d’entreprises et chez certaines agences, on laisse volontiers les community managers se débrouiller par eux-mêmes et gérer leurs communautés avec quelques bouts de ficelle. Dans ces mêmes organisations en général, on veille aussi à ce que le/les CM n’aient pas accès aux sphères décisionnelles et on les prive hélas de facto des ressources leur permettant de répondre intelligemment aux sollicitations.

Pourtant, leur mission est bel et bien capitale. Comme le rappelait en début d’année Christophe Ginisty* « nous savons depuis les années 70 et l’invention de la théorie de la pyramide inversée que la personne la plus importante d’une organisation est celle qui est au contact direct du public. A ce titre, la fonction de community management devrait être placée à un niveau absolument stratégique ».

Symptomatique d’une valorisation progressive du métier, on constate tout de même dans un nombre croissant d’organisations une réelle prise de conscience du pouvoir et des responsabilités des CM, dont les missions sont mieux comprises par leurs supérieurs hiérarchiques, comme en témoigne l’édition 2014 de l’étude « Les Community managers en France« . A la question « Estimez-vous que votre rôle est mieux compris dans votre entreprise depuis 1 an ? », 75% des CM interrogés ont répondu affirmativement. De même, ils indiquent être davantage intégrés dans les projets des équipes (communication en général) au sein desquelles ils sont intégrés et travaillent de plus en plus fréquemment avec les différents interlocuteurs de l’entreprise sur des stratégies et des campagnes transmedia ou crossmedia, intégrant les médias et réseaux sociaux.

2 – Les CM managent de la complexité… et sont les rois du système D

Au contact quotidien de la plupart des experts de leur entreprise/organisation, dont ils assurent en quelque sorte l’interface avec leurs communautés, les community managers sont souvent contraints de gérer un niveau élevé de complexité… et de tracer leur chemin dans des organisations mouvantes. La maîtrise des réseaux et médias sociaux étant encore ce qu’elle est au sein des organisations, les modes de fonctionnement et circuits de validation par exemple peuvent s’avérer lourds. Aussi paradoxal que cela puisse paraître au regard des contraintes d’interactivité propres aux différentes plateformes, plus de la moitié des CM disent devoir faire valider régulièrement ou systématiquement leurs messages avant publication, par exemple.

En général seuls sur leur fonction (dans 73% des entreprises, qui sont majoritairement des TPE et des PME) et encore, rarement dédié à plein-temps à cette mission, les Community managers sont par nécessité des rois du système D. Concepteurs et rédacteurs de leurs messages + photographes, maquettistes et développeurs pour les besoins de leurs publications, leur polyvalence n’est en général plus à prouver. S’appuyant occasionnellement sur des ressources internes (quand il y en a) ou des agences, ils doivent le plus souvent faire seuls, à la bonne école de la débrouille… Quand à la gestion de leur temps de travail, nécessités de la veille et la conversation obligent, les CM demeurent par définition atypiques. Hyper-connectés, ils sont 84% à travailler au moins occasionnellement le week-end, le soir ou les jours fériés. Et ce, quelle que soit la nature de l’organisation et de l’activité (publique, parapublique ou privée, industrielle ou de service…). En ce sens, il sont bien aux avant-postes des « relations publics ».

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3 – Les CM sont des traducteurs universels

Animateurs, développeurs et défricheurs de communautés, les CM tissent tous les jours la relation de leur entreprise/organisation avec ses parties prenantes. Premiers ambassadeurs de la marque sur le web, ils sont à la fois vigies, « traducteurs universels » et porte-parole de celle-ci, garants de son image et de sa réputation. Un terrain naturellement très exposé (et glissant), sur lequel leur légitimité est souvent contestée et concurrencée, soit en interne par de nouveaux spécialistes (comme les « community managers stratégiques » par exemple – joli pléonasme -), soit par des compétences externes dans les domaines des RP ou de la com’ de crise par exemple… Mais, pour pertinents et complémentaires que soient ces autres experts, les CM sont loin d’avoir perdu la main. Car qui, quotidiennement au contact des différentes communautés, peut se targuer d’en connaître idéalement les (évolutifs) besoins ?

Dans cette mission à tiroirs, le plus souvent pratiquée avec sérieux, contrairement à ce que laisse entendre l’article de Webmarketing&Com’ (même s’il existe toujours des « divas »), les CM ont la délicate mission de traduire les différents jargons de l’entreprise (commercial, corporate, marque employeur…) en messages directement intelligibles par leurs audiences. Et cela réclame bien des talents. A commencer par celui de la diplomatie, en interne, quand il s’agit de convaincre des opérationnels parfois « revêches » de livrer une information réactive et exploitable pour répondre à la question d’un follower ou d’un fan, pour ne citer que cet exemple…

4 – Les CM aussi sont des « idiots (très) utiles »

C’est Christophe Lachnitt qui l’affirme** et j’avoue que j’affectionne sa définition, un brin provocatrice : les dircoms sont des « idiots utiles ». Car leur talent principal et leur force résident d’abord dans la gestion de l’ignorance… Confrontés en permanence à des experts, ils doivent comprendre leur spécialité, la digérer, « puis la délivrer en messages convaincants à des audiences aux niveaux de compréhension et aux intérêts très différents ». Or c’est précisément de cette ignorance première et du recul auquel elle les autorise que les communicants tirent cette empathie qui leur permet de concevoir une communication efficace… Là où le spécialiste se focalise sur son domaine d’expertise et ne s’adresse qu’à d’autres spécialistes, le communicant s’illustre d’emblée par la prise en compte de l’altérité de son/ses audience(s).

En ce sens, les community managers s’inscrivent totalement dans la mission des communicants et dans celle des dircoms en particulier, dans la mesure où ils sont confrontés, via les réseaux et les médias sociaux, à la plus grande diversité de publics que l’entreprise/l’organisation puisse rencontrer. Il leur appartient donc de faire oeuvre de pédagogie et d’ouverture d’esprit, en commençant par assimiler avec empathie les savoirs et langages internes que j’évoquais ci-dessus. Une mission précieuse, pour qui la mène avec sérieux et un minimum de recul. En ce sens et pour bien des CM que je connais, je trouve que le contrat est plutôt bien rempli…

 

Community managers, la bonne école…

Qu’on ne se méprenne pas, mon propos (certes plutôt flatteur jusqu’ici) n’est pas de faire coûte que coûte l’apologie des community managers, ni de passer sous silence les déviances du métier, les progrès à accomplir ou les obstacles à surmonter… En fonction de leur parcours et de leur maturité, les CM ont souvent beaucoup (voire tout) à apprendre de collègues ou de consultants experts, en matière de « relations publics » ou en gestion de crise, en particulier.

Cela étant, leur position et leurs missions aidant… ils apprennent vite ! Leur vision transversale et leurs atouts opérationnels les prédisposent à évoluer, en fonction de l’organisation bien évidemment et à condition qu’on leur en donne la chance, encore une fois. De ce point de vue, la principale barrière est souvent liée à la culture et au degré de maturité digitale des entreprises et de leurs dirigeants, qui ont parfois du mal à imaginer le CM dans d’autres fonctions.

Malgré ces difficultés, je ne cesse de vanter la fonction aux jeunes diplômés que je côtoie. Même si j’ai écrit précédemment (voir ici « Les 10 tartes à la crèmes des gourous du digital et des médias sociaux« ) qu’ils n’étaient pas obligatoirement les mieux placés pour remplir la mission, du fait même de son importance et sa complexité, force est de constater qu’elle reste pour les apprentis communicants une des voies d’accès les moins bouchées vers l’emploi (voir dessin ci dessous). Et les jeunes dip’, comme les autres, ont tout à gagner à mettre en avant leur connaissance des réseaux et médias sociaux pour décrocher ce type de job, polyvalent et formateur.

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Sources et notes :

* « Pourquoi le métier des RP risque de disparaître« , Christophe Ginisty – 2 février 2014

** « Dircom = idiot utile« , Christophe Lachnitt, Superception – 29 mars 2011

« Etude : les community managers en France, édition 2014«  (présentation via Slideshare des résultats de l’enquête de référence réalisée chaque année par Régions Job et le Blog du modérateur)

« Comment le community management est devenu un jouet médiatique« , Webmarketing&Com’ – 3 mars 2014

« Les 10 tartes à la crème des gourous du digital et des médias sociaux« , Le BrandNewsBlog

 

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Photos : X, DR, 123RF – Illustration : Diego Aranega

 

Un mois d’août en marque blanche (#3) : entre réputation et influence…

Dernier volet de mes recommandations de lecture (ou de relecture) aoûtiennes… Avant d’attaquer dès cette fin de semaine la #Saison 2 du BrandNewsBlog, je vous propose de retrouver ci-dessous quelques-uns des meilleurs articles parus ces derniers mois sur ces deux sujets particulièrement commentés que sont la réputation et le marketing d’influence.

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Et pour faire le lien entre ces deux notions, je vous invite d’abord à découvrir cette excellente synthèse parue sous la plume limpide de Caroline Castets (qui a décidément un don pour expliquer les choses simplement) : «La réputation c’est bien, l’influence c’est mieux »

Sur cette même thématique de l’influence, sur laquelle je reviendrai prochainement, la société Augure et les experts qu’elle a sollicités nous rappellent ici quelques bonnes bases à connaître, intéressantes en particulier pour les marques soucieuses de développer un véritable marketing d’influence : Les règles du jeu pour de bonnes relations avec les influenceurs digitaux

A la question « comment devient-on un influenceur », Christophe Ginisty et Nicolas Vanderbiest nous apportent deux réponses a priori opposées, mais plus complémentaires qu’il y paraît en fait. Là où le premier nous invite à découvrir « cinq clés pour devenir un influenceur », l’auteur du ReputatioLab joue quant à lui (et avec talent) les poils à gratter. Il nous plonge ici dans « les égoûts de l’influence », une descente pas très ragoûtante mais solidement argumentée, qui nous rappelle au final combien le terrain de l’influence est encore incertain, certains indicateurs reposant manifestement sur le sable dont sont fait les châteaux…

Pour finir, je ne résiste pas à la tentation de partager ces deux articles édifiants sur la réputation : le premier, du même Nicolas Vanderbiest, nous raconte par le menu la mésaventure survenue à la jeune Axelle Despiegelaere, devenue malgré elle en quelques heures l’héroïne de tout un peuple et d’une grande marque de cosmétique… avant d’être immolée tout aussi rapidement sur l’autel du bad buzz. Un scénario ubuesque au demeurant très révélateur, tant les travers de l’époque semblent rassemblés et poussés jusqu’à l’absurde : la viralité extrême du buzz, l’emballement médiatique, la motivation patriotique et la récupération mercantile inconsidérée… => « E-réputation, la dure injustice ».

Le second article sur ce thème est tout aussi édifiant, le point de départ en étant une stratégie de com’ délibérée (d’Amazon en l’occurrence). La mésaventure récente du distributeur en ligne nous rappelle combien le (good) buzz peut se retourner rapidement en bad buzz, voire en crise réputationnelle plus sévère, et que l’excès de confiance ne met personne à l’abri sur les réseaux sociaux : « Conflit Amazon Vs Hachette : la communication « gros calibre » peut-elle durablement fonctionner ? »

Bonne lecture à tous !

 

Un mois d’août en marque blanche (#1) : pleins feux sur la com’…

Tandis que le web 2.0 et le nouveau paradigme numérique n’en finissent plus de bouleverser les usages et la perception des différentes formes d’autorité, les institutions et les entreprises sont sommées de changer de « logiciel communicant ». Dans un contexte de défiance généralisée, et sous la menace d’acteurs jusqu’ici méconnus et privés de parole, elles doivent remettre à plat leurs pratiques et proposer de nouvelles relations à leurs publics.

Dans le même temps, la communication et les communicants (particulièrement dans le domaine de la politique mais pas seulement) font régulièrement l’objet de critiques. Accusés de manipulation et de dissimulation, quand certains de leurs représentants ne sont pas impliqués dans des affaires (comme Bygmalion), les professionnels s’organisent pour mieux faire connaître leurs compétences, saisir toutes les opportunités de la révolution digitale et « normaliser » certaines pratiques, dans l’intérêt des agences et des annonceurs… Un vaste chantier qui ne fait sans doute que commencer.

Pour cette première semaine en marque blanche*, je vous invite à découvrir ou redécouvrir les meilleurs articles à ce sujet, émanant de blogueurs connus ou moins connus, voire de sites professionnels… en vous priant d’avance de m’excuser pour l’insertion, quand le sujet s’y prête, d’articles de mon cru publiés ces derniers mois sur le BrandNewsBlog.

Bonne lecture à tous et beau mois d’août !

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++ A lire et relire : le « coup de gueule » d’Olivier Cimelière pour sauver la communication de certains de ses démons après l’affaire Bygmalion. Forcément, j’adhère…

=> « Bygmalion & spin doctors : il faut absolument changer de logiciel communicant ! »

++ Quand Roger Pol Droit s’en prend à la dimension communication qui supplante et dénature l’information, cela donne ça… Avec un air de déjà-vu / déjà-lu tout de même pour cette critique « du grand vide contemporain »…

=> « L’invention du bullshit telling » 

++ Des responsables et dircoms « 2.0 » à la fois « plus curieux, plus vigilants et réellement soucieux d’engager leur entreprise dans une relation revisitée avec leurs différents publics » ? Il existent déjà et je les ai rencontrés…

=> « Six bonnes raisons de croire en la communication… et de ne pas désespérer des communicants »

++ A relire aussi : cet excellent article de Caroline Castets sur les « nouveaux dircoms ». Il date certes de 2012, mais les enjeux demeurent valables et il est riche de nombreux témoignages convergents…

=> « Les nouveaux dircoms – Le pouvoir d’influence demeure, la dimensions stratégique s’impose« 

++ Avec le développement du web 2.0, le métier des RP lui aussi doit impérativement évoluer… faute de quoi il pourrait rapidement disparaître : un article extra-lucide de Christophe Ginisty, toujours visionnaire sur ces questions…

=> « Pourquoi le métier des RP risque de disparaître… »

++ Quand les annonceurs et les agences essaient de codifier des règles de bonne conduite, cela donne « La Belle Compétition », une initiative pavée de bonne intentions… mais est-elle réaliste ? Découvrez ci-dessous le résumé de l’initiative, tel que rapporté par l’agence Perspectives, ainsi que l’avis tranché de Philipe Heymann…

=> « La Belle Compétition, une nouvelle charte pour encadrer les appels d’offres en communication » et « Agences / annonceurs : vive la Belle Compétition »

++ Le post qui fait école : sur son blog Le Publigeekaire, Mathieu Flaig a publié récemment ses 10 conseils à l’attention des jeunes communicants… Une recommandation pleine de bon sens, dont je partage la plupart des points :

=> « 10 conseils aux jeunes professionnels de la communication »

++ Et si le premier talent d’un bon communicant, c’était tout simplement de savoir rendre intéressantes les choses importantes ? Comme à son habitude, un post limpide de Christophe Lachnitt, extrait de son blog Superception…

=> « Le secret pour identifier un bon communicant« …

 

* Pendant 1 mois, le BrandNewsBlog ouvre ses colonnes à d’autres blogueurs et experts en marketing ou en communication. Je vous propose ainsi de retrouver chaque semaine une compilation des meilleurs billets et articles de communication et de marketing que j’ai pu lire ou relire ces derniers mois…

 

Crédit photo : 123RF

 

De bon Augure : le BrandNewsBlog distingué parmi les 10 blogs marketing-communication les plus « influents »…

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Après tout juste 8 mois d’existence, je ne pouvais laisser passer l’occasion de faire un peu d’auto-promotion pour le BrandNewsBlog : votre site Branding & Communication, ce « nourrisson de la blogosphère », vient d’être cité par l’éditeur Augure* parmi les blogs « influents » dans les domaines du marketing et de la com’.

Une distinction d’autant plus sympathique que je la partage avec d’éminents « voisins de shortlist » (Olivier Cimelière, Nicolas Bordas, Franck La Pinta, Christophe Ginisty…), dont j’ai déjà eu l’occasion de recommander moi-même les blogs de référence => voir ici mon article à ce sujet : « 10 blogs marketing-communication pour bien commencer 2014 »

Merci donc à Caroline Baron pour son article, que je prends comme un bel encouragement. Et pour parodier les lauréats des académies artistiques (sans tomber dans une emphase trop ridicule je l’espère) : merci aussi et surtout aux lecteurs du BrandNewsBlog, sans lesquels ce site ne serait rien ! Et toute mon amitié à la petite communauté hyper-active de fans et autres Twittos épatants et communicants, qui me font l’honneur de leur fidélité et de leur bienveillance « 2.0 » depuis un bon moment déjà… Longue vie aux blogueurs et blogueuses et vive le #clandescommunicants ! :-)

 

*Augure : société éditrice de solutions logicielles pour la gestion des relations presse, de la communication corporate et des relations publiques

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