Les marques davantage présentes sur les réseaux sociaux… mais pas forcément pour les bonnes raisons

C’est Olivier Cimelière qui, dans son récent ouvrage*, met les pieds dans le plat… Reprenant notamment des statistiques 2013 publiées par le moteur de recherche Technorati, cet expert de la communication « 2.0 » se félicite d’abord de la présence croissante des annonceurs et des marques sur les réseaux sociaux. 91 % d’entre elles (aux Etats-Unis) seraient aujourd’hui actives sur Facebook, 85 % sur Twitter et 73 % sur YouTube… Une progression et des proportions qui préfigurent sans doute celles qu’on observera bientôt en Europe.

Seul hic : les motivations des entreprises, à en croire une étude réalisée par Netbooster, ne semblent pas encore à la hauteur des enjeux… Pour une très large majorité des managers concernés, il s’agit en effet et avant tout : 1/ de faire connaître leur marque, 2/ de créer du trafic en acquérant des fans, 3/ de dynamiser leur image. Autrement dit, rien de bien nouveau sous le soleil en termes de stratégie et d’approche marketing ! Les réseaux sociaux sont perçus le plus souvent comme « un canal de communication supplémentaire où il faut être vu, amasser du clic et en déduire d’improbables corrélations financières ».

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A en croire Netbooster, on serait donc assez loin de la révolution 2.0 escomptée de la part des entreprises et des marques, la plupart n’étant pas encore prêtes à se départir de leur ancien modèle de communication top-down pour entrer en conversation avec leurs différentes parties prenantes.

De même, le test de nouvelles idées, le recueil des avis de consommateurs ou le fait d’assurer une présence corporate sont des objectifs recherchés par une minorité de marques aujourd’hui. Comme le résume Olivier Cimelière : Autant dire que le point de rencontre entre les attentes « conversationnelles » des internautes et la motivation purement « ROIste » des annonceurs n’est pas totalement à l’ordre du jour. Il devra pourtant se produire sous peine de subir des crises et des échecs coûteux en termes de réputation et d’argent.

Les pistes pour s’arracher à cette frilosité communicante et aux autres dérives observées de la part de certaines marques sur les réseaux sociaux (achats de followers, dopage des interactions…) ? Olivier Cimelière en livre un certain nombre dont je vous livre quelques axes (mais je conseille de lire son ouvrage pour une vision plus exhaustive) :

  1. Développer la culture et la pratique des médias sociaux parmi les communicants, les marketeurs, les dirigeants… et « parler numérique » au sein de l’entreprise !
  2. S’engager dans une écoute active de son écosystème et s’équiper pour être en capacité de détecter les signaux faibles et de monitorer son e-réputation
  3. Oser casser son « disque dur » communicant et abandonner les approches purement quantitatives, pour s’engager dans une réelle conversation avec le conso-acteur et les autres parties prenantes
  4. S’engager durablement vis-à-vis des différents publics en leur fournissant des informations à forte valeur ajoutée et en multipliant les formes de conversation / d’interaction / d’échange, dans une relation humanisée, « entre égaux ».

 

* Managers, Parlez numériques… et boostez votre communication ! par Olivier Cimelière – Editions Kawa, Octobre 2013

(Crédit photo : 123 RF)

Comments

  1. Les marques doivent aussi songer à vérifier leurs social metrics à l’aide d’outils gratuits tels que http://www.evalueanalytics.com/ afin de mesurer efficacement leurs performances.

  2. Avec une bonne stratégie de présence sur les médias sociaux, il est possible de gérer son E-réputation tout en étant plus proches de ses fans. Maintenant une marque doit être présente sur les réseaux sociaux. Par contre elle doit être présente sur les bonnes plateformes suivant son activité, sa stratégie, ses cibles … C’est vrai Facebook, Twitter etc semblent incontournables, mais il y a d’autres plateformes de niche comme par exemple http://www.third.fr pour l’immobilier, http://www.scoop.it pour la veille … qui ont une importance considérable dans une stratégie social média. Cela permet de toucher directement sa communauté, ses cibles qui seront plus réceptives aux billets publiés par les marques. C’est un très bon moyen pour communiquer efficacement.

    • Merci pour ce feedback auquel je souscris en effet : les marques se focalisent parfois excessivement sur certaines plateformes, négligeant le bon relais que peuvent apporter des interfaces telles que Scoopit pour la curation, qui permettent de travailler qui plus est son image d’expert. Je vous rejoins tout à fait sur ce point. Cordialement,

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